Poète: François Villon – Arnaud Mattei

 

Ce beau Moyen Age nous donna l’émotion,

D’un poète des sans grades et des bas-fonds                    

Qui pour quelques coups par pendaison,                

S’en alla risquer son cou à Montfaucon !                

Délaissant le latin quartier et la tonsure,                 

Contre une vie de débauche et de luxure

Qui, de larcins d’écus, en prison le jeta.                  

Si le onzième roi, des barreaux le libéra,                 

Venite ad judicum ! Pauvres magistrats,                 

Vaniteuses robes rouges ou noires de loi               

Crûtes-vous réduire à néant, le magistère              

De l’Auguste de la rime, à la plume de fer ?            

                       

D’abondantes bastonnades en ces ruelles              

Parisiennes, te mirent en bannissement                 

Pour un prêtre qui te voulait querelle.                      

Fuit la cour des miracles au gré du vent !                

Pleurent les gargouilles de Notre Dame !                

S’émeuvent les ribaudes pour ce drame !   

Par double sens en antiphrases éprises,                

Abélard s’en va retrouver son Héloïse                    

Quand sur le parvis du temple sacré ,          

Les gribouilles dansent la folle farandole                 

Au son de tes octosyllabes ciselées,

De ton lais, qu’accompagnent les citoles                

                       

Des troubadours d’hier et d’aujourd’hui.                  

Testament pour les gueux à la postérité,                

Légué, tu cherchas en chrétienne charité               

La repentance de ton honneur, enseveli.                

Sonnet des regrets implorant le pardon,                  

D’un Dieu ému par la splendeur du Villon !

Ton nom résonne en étroites venelles,                   

Sous les toits de la royale cité de l’ile,                     

Saint Louis, au gré du fleuve éternel ,          

Témoignent de tes aventures juvéniles                   

Avec Thaïs, ou Jeanne la vierge lorraine                

Liées à jamais à Fiona la belle romaine !                

                       

L’instant de ton antan te fera l’immortel,                  

Conteur infatigable des ballades éternelles             

Qui au firmament brilleront ! Marot le sut,               

En ce vieux français, jeune François, tu fus            

Le prince du beau, des gueux et du sordide ,          

Le chantre mythique du laid et du splendide.

Ô Neiges chantez la légende villonienne,                

De poésies à l’antan qui est et questionne,             

Érudits, savants, étudiants en vieille Sorbonne.                  

Au sanctuaire des lettres, l’antique gardienne,                    

Des mots, te louange en patriarche maudit,

D’humbles héritiers, par ton génie, éblouis.

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Arnaud Mattei

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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2 Commentaires
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Christian Satgé
Membre
7 mars 2021 7 h 48 min

Merci pour cet hommage à un très grand que Georges Brassens sortit de l’ombre pour un grand public qui apprit alors la beauté et la richesse de ces siècles médiévaux que l’on considère toujours, à tort, comme « un âge obscur »…