Poésie, poésie – Jehan Videcrir

Poésie, poésie

 

Outil intemporel, tes mots, tes vers, tes rimes,

Ne sont pas seulement une suite de lettres,

Reliées et gravées que sans cesse tu animes,

Un esprit au travail, un homme, une femme, un être.

 

Poésie, poésie, ludique pour les enfants,

Tu leurs apportes le rire, des rêves magnifiques,

Des rimes hilarantes, des tableaux émouvants,

Car tes vers constituent un phénomène unique.

 

Poésie, poésie, tu sembles, ô merveille,

Une clé passe-partout, tes formules rassurantes,

Tes propos vraisemblables et tes phrases touchantes,

Donnent à la confiance un statut éternel.

 

Poésie, poésie, les sentiments humains,

Ne semblent pas des jeux, un début, une fin,

Tels des engagements, l’individualisme

Représente sûrement, leur pire antagonisme.

 

Poésie, Poésie, cette actrice sur scène

Comme ce chanteur légende, à la voix envoûtante,

Comme ce comédien, sentent battre dans leurs veines

Ce sang, ce sang, ce sang, cette force étonnante !

 

Poésie, poésie, ce danseur harmonieux,

Comme cet écrivain décrivant la beauté,

Cherchent comme ce peintre, la luminosité

Qui apporte à leur œuvre un plaisir merveilleux.

 

Poésie, poésie, le photographe armé

Capte comme le poète, cette réalité,

Qui guide tous leurs pas, influence leurs gestes,

Non, ils n’acceptent pas tout ce monde funeste.

 

Poésie, poésie, le vent comme la vie,

Exile dans le lointain tous les faits du passé,

Il est naturellement un outil de l’oubli

Qui appauvrit les hommes, leurs manières de penser !

 

Poésie, poésie, le temps comme le sable,

Et le présent, à peine se sont-ils écoulés

Qu’ils appartiennent déjà, au passé, oublié ?

Mais, la poésie, elle, tente d’être inoubliable !

 

Poésie, poésie, tu restes dérangeante,

Et parce que tu es la liberté chantante,

De nombreux êtres humains sont morts exécutés

Pour que survivent toujours, tous ces vers déclamés !

 

Poésie, poésie, tu vises toujours les cimes,

Tu es encore ce guide, têtu, escaladant

La paroi verticale, cette roche naturelle,

Cette face verglacée. Tu revendiques sans fin

Contre cette vie, brute, ses soucis et ses chaînes,

Ses guerres, ses catastrophes, aient un point silencieux,

Que tous ces droits premiers soient enfin respectés.

Poésie, poésie, ton regard est précis,

Ton esprit, fruit du doute, ô source inépuisable

Observe l’humanité, cette vue terrifiante.

 

Cette humanité, victime, témoin insouciant,

Individualiste, fatalement complice,

Ou même pire encore, inventive, tortionnaire.

Mais certains, solidaires, œuvrant par conviction,

Sans doute trop peu nombreux, pour enfin inverser

Le sens d’une Histoire, dont la haute Direction

Exploite, méprise, torture, en pratiquant la guerre,

Pour faire du commerce, de l’humain à son service,

De la bourse, des actions, dans une odeur de sang !

 

Jehan Videcrir

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