Petit ange perdu – Arnaud Mattei

Petit ange perdu

 

                       I                         

 

Un visage souillé aux larmes de misère,
Un regard emporté au lointain sans espoir,
S’effraient sur le chemin des demains illusoires,
Dans le sombre d’un ciel sans soleil, sans lumière.

Vêtements déchirés, douleur en bandoulière,
Ses yeux tristes sont un pourquoi réquisitoire,
Un reproche muet, un cri de chaque soir,
Que le vent emporte dans ses matins colères.

Homme au cœur de pierre, masque d’indifférence
L’enfant aux mains jointes t’adresse une supplique,
Entends-la, survivre est fuite de l’innocence !

La famine péril rampe pernicieuse,
Ô monde méfie-toi des révoltes répliques,
La pauvreté s’étend, vile et insidieuse.

II

Masure fissurée, toiture délabrée,
La façade de sa vie parée de malheur,
A l’horizon sans fin d’un avenir douceur,
Quémande muette une pitance dorée.

Son ventre disette supplie la charité,
La faim, la soif de ton quotidien sont les sœurs.
Crois-tu seulement au plus tard de jours meilleurs,
A ce là-bas bonheur aux vertus de bonté ?

Jeunesse abandonnée, innocence perdue,
Vos voix au silence tempête nous accusent
Dénuement pourquoi ne pas t’avoir entendu ?

Petit ange perdu de ton ghetto prison,
Dans nos veines glacées le remord tu diffuses
Tel un poison sauveur de nos jours déraisons !

Arnaud Mattei, le 14 Décembre 2021
©2021 tous droits réservés

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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