Mensonges oubliés Laurelise Chalzib
Il y aurait une fois
Où les songes qui mentent
Tels des lettres de plomb
Alourdiraient les pages de goudron
Celles qui ressemblent aux livres de Kiefer
Immense bibliothèque de la honte, de la culpabilité
Feuilles épaisses, transmission d’un silence écrasant.
Il y aurait une fois cependant où
Ce feuilletage de fables protectrices
Serait le trésor de celui qui les crée
Disparaîtraient alors
Les récits qui s’épluchent et se perdent
Demeureraient l’impensable, l’inouï, l’invraisemblable
Mais qu’importe
Celui qui ment dit la vérité
Tout est pardonné……..
Ce maillage parfois en spirale, maquillage des faits
Soupçonnable de ratifications concrètes et constantes
Autorise mille associations
Mille-feuilles gourmand de mots amoncelés.
Marquer le manque par le masque
Ces fragments de Réel, inviolables
Appartiennent au conteur
Conteur qui suture, recoud ses plaies en les hissant
Haut, là-haut vers le firmament
Qu’importe le voile incantatoire
Seule la voix porte les songes, les mensonges
Éloge du mythe, de sa danse métamorphosante
Paroles, paroles qui volent en paraboles
Inversons les dires. Scène de l’envers
Scripta volant, verba manent……..