Petite fable affable
Il fut un temps où Compère ours qui dévore
Tout ce qui pousse et vit, en bon omnivore,
N’était qu’un banal lourdaud de prédateur,
Un chasseur-cueilleur de plus, en bon squatter
Brigandant des vallons ombreux et des sombres
Bois à l’heure triste où les échos, sans nombre
Lassés se taisent, avec les oiseaux chanteurs.
Il mangeait assez peu et mal mais cette cruche
Vint à passer, matin, devant une ruche,
De celles qu’il comptait pour moins que rien.
Or la fringale guette le vaurien.
Alors l’occasion fit ce petit père
Larron : rucher lui semblait fort prospère
Et quête aisée pour un propre-à-rien.
Notre plantigrade n’avait goûté mie
Au délice des dieux , il fut tsunami
Pour le si fragile dôme mellifère.
Ce gras lard se gava, tout à son affaire
Et malgré la gent mellifique, aux bons dards
Maléfiques, que ravagea ce pendard.
Il détruisit tout, comme il savait le faire.
Un carnage accompagna donc le festin,
Pour avettes dont il scella le destin,
Quelques façons, à cette heure, qu’abeilles firent
Et même quelques détours, las, qu’elles prirent.
Mais pour lui et pour la première fois,
C’étaient succulence et abondance, foi
De conteur. Il en eut un large sourire.
Combien est-il de gens en ce bas-monde
Qui, comme de gros ours, plutôt que de vivre
Suivant leurs besoins, en de furibondes
Sarabandes saccagent ce qui veut vivre…
© Christian SATGÉ – mars 2021
j’ai toujours de la compassion pour mes amis les animaux, mais avec les humains, je leurs trouve aucune excuse et cela et tellement vrai !!
Belle fable affable..
Bien réelle cette fable, bravo
Et pourtant, il en faut peu pour être heureux!
Encore une bien belle fable qui malheureusement dévoile bien des vérités d’actualité…
Merci pour ce partage Christian et au plaisir de vous lire à nouveau.