Petite fable affable
L’humilité, si je l’ose ici dire,
N’est pas l’apanage des emplumés.
Surtout de ceux, quelque peu allumés,
Qui perchent haut, sans rien s’interdire,
Et chantent de même, à l’accoutumée,
Se faisant à eux-mêmes écran de fumée…
Embranchée aux platanes de l’école,
S’égosille une nichée de bouvreuils.
Rongé de fiel et bouffi d’orgueil,
L’un d’eux prétend que ses trilles s’envolent
Jusqu’à Éole. Et, avec volupté,
Las, il s’adonne à cette vanité
Qui le rend insupportable, malévole.
Il se croit honoré des passereaux
Qui louent à l’envie sérénades, aubades,…
Flatté, il n’en chante que plus, en héraut,
Et n’enchante que moins car peu on le bade.
Dévergogné, avec cuistrerie
Et délectable gourmandise, il gobe,
Les éloges ailés de ce qui est probe
Et vole, bâfre leurs hourras ravis,
Bouffant les bravos qui font auréole
À son grand talent. Ah, la gloriole !
Il en rougit de joie qu’un récital
Ait compliments mais l’encens ensommeille
Le sens commun qui lui fault. C’est fatal
Car l’hommage n’est dû qu’à la merveille.
Sans jamais percevoir la raillerie
Sous l’ondée de complimentailleries,
À l’abord plus aimable que frivole,
L’immodeste ne sait que plaisanterie
Réussie est celle qui, sans un ri,
Masque d’offensantes vérités… C’est plus drôle !
© Christian Satgé – mai 2021
Ah, l’humilité, une bien belle vertu dont nous manquons tous souvent. Belle fable emplie de vérité, merci
je connais quelqu’un qui souffre d’un complexe de supériorité c’est pourquoi j’avais écrit ceci dont je vous mets 2 strophes de mon récit et contente de voir que vous pensez comme moi ceci HUMILITÉ
Combien d’humains se mettent en avant
Croyant constamment faire preuve d’humilité
Alors que seul subsiste dans leur cœur
Ce sentiment qui n’est autre que de l’ orgueil
Voulant devant les gens toujours être performant
Le plus fort, le plus beau , le plus intelligent
Lui en fait est convaincu d’avoir raison
Ce qui pour nous reste qu’une illusion