L’ESQUIVE
Elle est partie sur la pointe des pieds ,
Comme une danseuse intimidée,
Une telle passion pour un coeur si fragile ,
Ça peut le faire éclater
En pièces détachées ,
A une telle tension pourra elle résister sa corde sensible ?
Le coeur chamboulé peut se décrocher
Et la raison risque de flancher
La plume frêle et gracile
Risque d’être emportée
Par cette tempête de sentiments mêlés
A se sentir trop possédée
Elle en est devenue effrayée
La peur d’être avalée
Et de disparaître
Fleur fraîche effeuillée
Ensevelie sous une marée de baisers
Elle aura fondu d’y avoir trop goûté
Alors avant que l’aurore
N’étale ses cheveux d’or
Sur l’horizon ensommeillé
Elle jette un regard désolé sur cet amant qui l’a abandonnée
Il ne restera d’elle
Que l’ombre de ses cheveux
Une longue traîne fatiguée derrière elle
La dernière trace fidèle
Du passage de cet émoi presque irréel
Elle s’efface elle disparaît
Elle préfère laisser
Son souvenir évanescent
Elle ira sûrement ailleurs
S’ éparpiller et butiner
Mais avant tout elle préfère
Préserver Sa liberté
On n’enferme pas dans une cage dorée
La grâce incarnée
Pour exister
Elle doit pouvoir s’élever
Comme les âmes des oiseaux
S’envolent tout là haut
Pour pouvoir de temps en temps
Toucher le firmanent
Et S’abreuver à satiété
Au nectar brillant et Fertil de la voie lactée .
130517
Sandrine Coudert
TDR