Petite fable affable
Qu’étaient étranges les us domestiques
Des maisons en des temps pas si antiques !
Sous la coupe d’un rat qui les faisait
Travailler pour lui, gaies comme grizets,
Dames souris œuvraient à la besogne
Que vous supposez et puis, sans vergogne,
Et à d’autres moins osées : escroquerie,
Chantage, tapage, grivèlerie,…
Trottins, toute en potins et popotin,
Nos rongeuses traitées comme crottin
Par leur souteneur, criaient haro
Sur ce vil rapiat, ce rat maquereau
– Il y a bien des poissons-chats, Ma Chère ! –
Qui confisquait, pour faire bonne chère
Et vivre sur un grand pied, à l’abri,
Les maigres gains sués par leur nombril.
Quand les souris se plaignaient de l’injuste
Sort qui était leur, notre rat, auguste,
Causait aux gagneuses : « Halte au débat !
Qui doit se casser le cul, ici-bas,
Ne peut rester assis. Dans les affaires
De clémence ou compassion, j’n’ai que faire !
Je suis bon mais aux esprits vipérins
Qui trop contestent je brise les reins… »
Un jour, le maroufle qui maquignonne
Comme un margoulin toutes ses mignonnes,
Qui n’a de bon goût que pour le bagout
Au détour de l’égout tombe, dégoût !,
Sur un os… et se le casse ; sa place
Était convoitée par un malfrat classe,
Pas moins rat, qui lui fait un méchant sort :
Pattes brisées, il perd tout son ressort !
Diminué, il implora “ses filles”
Qui l’abandonnaient comme une pauv’ bille
Faisant à l’éclopé : « Allons papa :
Qui s’est cassé les dents n’en mâche pas
Moins rassis !… Tu disais : “Dans c’qu’on doit faire,
Indulgence ou pitié, point ne prolifèrent !”
Mais des “affaires” te voilà exclu
Et, chez nous, ces mots n’ont pas cours non plus ! »
Si d’axiomes vieux comme les chemins
Tu justifies tes fins, viendra une heure
Où tu prendras dans la face ces leurres
Et ce pourrait bien être dès demain !
© Christian Satgé – juillet 2015
Belles métaphores,animal ou humain, que nous réserve le sort, que faire quand est dans le mauvais sens des voiles, les affaler, ou prendre le risque de les déchirer, voir même casser le mât, en bon marin, si les vents sont puissants, par sagesse naviguons dans leurs sens, le temps d’une accalmie, un bel écrit bravo!
Merci pour ce riche commentaire et bon vent à vous aussi pour cette année et les écrits qui y naîtront… Au plaisir de vous lire.
Voilà une pauvre fin mérité, faut pas exagérer quand même.
Bien mené.
Anne
En effet, Anne. Comme quoi il ne faut pas tirer sur la corde ni jurer de rien. Amicalement…