Le Silence sépulcral des Océans de sable se repaît de la chair des profanes sans guides expérimentés, Eau et boussole ! Si selon le sage chinois Lao Tseu, contemporain de Confucius, « un voyage de milles kilomètres commence toujours par un pas », les déserts de notre planète, imposent une guerre d’usure aux imprudents en quête de vie sans objectifs clairement tracés. Comment survivre aux adversaires redoutables et combien de souffrances et sacrifices faut-il encore consentir dans l’espoir de remporter au moins une première bataille.
Au Tassili n’Ajjer, la « Cité perdue du Séfar » bâtie sur un plateau culminant à deux milles mètres d’altitude, abrita un grand nombre de troglodytes. L’existence des conditions essentielles de vie y avait favorisé une abondante biodiversité. De manière bizarre, seuls les mâles furent inhumés dans cette Cité dont la disparition soudaine fut un mystère pour les archéologues. Ce village fut-il emporté par un séisme de grande amplitude ou un magma après une éruption volcanique ? Fut-il éteint par manque de femmes aptes à la procréation ?
Le Sahara s’avère un laboratoire d’expériences et une encyclopédie sur les sciences l’histoire, les civilisations et les arts. Quel narrateur talentueux serait en mesure de recréer l‘ambiance de la Cité vivante et en saisir l’âme revisitant les vestiges tel un aigle son nid ? La Cité du Séfar subit maintes invasions avant de sombrer dans les abysses de l’Océan asséché.
La population et leurs chefs, auraient-ils enfreint le testament des Ancêtres au point de subir une avalanche de malédictions dévastatrices ? Se doutaient-ils qu’ils allaient être anéantis et enfouis sous d’énormes dunes instables ? Le visiteur, foulait-il ce Monde inhumé à son insu ? Que de combats eussent mené les troglodytes du Séfar contre les assaillants pour la défense de leurs biens, leur famille et leur Honneur ! Le visiteur actualise ces luttes et se sent héritier des patrimoines dont les habitants disparus furent les bâtisseurs et les dépositaires.
Nombre de Cités bâties au prix de mille sacrifices subirent pareil sort. Leurs habitants ne se doutaient pas un seul instant qu’ils allaient être retirés de l’existence et sombrés dans l’oubli par les chevauchées des assaillants. C’est étrange que s’ensable tout un peuple avec sa culture et sa civilisation ! C’est étrange que disparaisse tout indice de vie pour faire régner le Silence ! C’est étrange qu’en un laps de temps une ville cesse tout mouvement et respiration !
Notre village est-il entrain de s’immerger dans la panse insatiable du Désert ? Est-t-il à la phase finale de sa spirale infernale ? Il n’y a pas de plus cruel pour les Hommes que de capituler et mourir humiliés, les uns sous les yeux des autres ! Comment éviter l’omniprésence de la mort ? La renaissance par miracle de la Cité du Séfar redonnera-t-elle la vie à la nôtre. Inutile de se tourmenter ! Mieux vaut éviter ce questionnement déstabilisant.
A qui imputer la responsabilité des malheurs ? Sommes-nous au moins en mesure de déterminer l’épicentre de notre décadence ? A supposer qu’on parvienne à circonscrire les causes de la pathologie, y aurait-il une thérapie concertée ? A quoi s’attendent les fossoyeurs des êtres humains et d’autres espèces ? Rien ne poindra des horizons scrutés tous les matins.
Dans ces paysages martiens, le fidèle compagnon est sans conteste notre Ombre traînant sur les sables brûlants et fusionnant avec les ténèbres. Le seul roi y demeure l’Infiniment Grand qui règne sur les dunes toujours en formation et se meut avec un bruissement ophidien.
Chaque désert réédite les Odyssées des sables et les douleurs de la Terre qui accouche à chaque instant de nouveaux reliefs et des mirages. L’alternance du jour et de la nuit, les changements brusque du climat et les strates géologiques dictent aux artistes, aux poètes et aux romanciers les messages à cristalliser sur les roches de granit et les parois des grottes.
Ossements d’animaux et épaves de véhicules exhumés par les vents de sable parsèment cet Océan, vieux de plus de quatre milliards d’années. Si les fossiles renaissaient leurs récits nous pétrifieraient de peur. Le désert procède à l’instar d’un malfrat qui efface avec soin ses empreintes digitales et les traces de ses pas après son forfait, laissant les survivants s’évertuer à reconstituer les méfaits et à analyser les restes des victimes, uniques pièces à conviction.
En situation de captivité, il est inutile de servir de référence de grandeur et de gloire. Les survivants observent une pause puis envoient leurs regards détecter une lueur d’espoir. La vie poindrait-elle dans le désert ? Chasserait-elle le spectre de la mort pour tous nos congénères ?
Les étendues de sable sont aussi fatales que les créatures animales terrées guettant leurs proies. La soif fissure la gorge et atrophie les cordes vocales. L’audace ne suffit pas toujours à défaire les adversaires de taille qui nous emboîtent le pas. Où trouver un point d’eau ? Quelle voie empruntée parmi celles, déjà prises jamais corrigées ? Où trouver une main secourable ?
Chaque instant traduit une lutte acharnée. Les dunes se succédant à l’infini restreignent la portée des yeux. La vue s’achoppe à la ligne de jonction du firmament et de l’immensité du Sahara. Les paupières collées aux orbites s’ouvrent avec peine et se referment aussitôt. Les vents de sable giflent les visages. Le froid de la nuit, les dards du Soleil et le bruissement des dunes parlent la langue du diable. Chaque pas chancelant cultive l’illusion d’avoir survécu.
Certes nous sombrâmes dans la léthargie et succombâmes aux discours fallacieux de nos chefs. Au moment où nous ouvrîmes les yeux, nous nous trouvâmes dans une Khaïma. Nous fûmes surpris par une aire reproduisant la vie malgré toutes les formes d’adversité. Le père de famille nous sourit et nous souhaita la bienvenue. Son corps s’agrège à la limpidité du sable.
Pour se libérer de l’étouffement et l’aliénation du temps, les Touaregs ne disposent pas d’horloges et ne portent pas, non plus, de montres aux poignets. Le Soleil s’avère le plus fiable pour la distinction des moments de la journée, les cinq prières et les tâches familiales.
Les Nomades ne se lassent pas de suivre les mouvements du Soleil de l’aube au crépuscule. La liberté authentique n’acquiert son utilité pratique qu’en s’affranchissant de l’étau du temps. La rationalité et l’irrationalité amalgamées par le désert se disputent la destinée humaine. Dans cet Océan en agitation, tout déplacement par obligation, à dos de chameau ou de cheval nécessite l’activation des sens, des réflexes et la faculté de repérage.
Abdelkader FERHI Extrait du roman « Les tourments de la proscrite » 2018.
Le Sahara, cette étendue infinie de sable, autre fois, eaux (mer,fleuve…), terre, et civilisations qui ont disparues, laissant quelques vestiges (objets, peinture …), engloutis par le sable, qui sans un mot, comme tout sage nous rappelle à quel point l’homme, ce conquérant est fragile. bel hommage, et chapeau pour cet écrit bien ciselé, mes amitiés.
Merci mon Frère Djamel Eddine pour avoir apprécié cet extrait de mon roman intitulé “Les Tourments d’une Proscrite.” En effet, la diversité des richesses naturelles et historiques constitue sans doute des thèmes pour des genres littéraires à écrire à nos successeurs. C’est de la fusion et de la conjugaison à notre insu des trois repères du temps (passé, présent et futur) que résulte notre destin. L’Algérie s’avère un espace d’expression de tous les sentiments humains. Merci encore une fois et toutes mes Amitiés.
C’est vrai que le Sahara n’a pas toujours été une étendue de sable, mais un véritable jardin au départ. Extrait très intéressant qui nous font découvrir un des aspects passionnants du Sahara et sur la vie des peuples nomades. Ça me donne envie de découvrir ton livre.
Merci Eric pour avoir apprécié l’extrait de mon roman “Les Tourments de la Proscrite” que j’envisage d’envoyer à un éditeur de France. Le Sahara Algérien était un Océan à faune et flore marines exubérantes. Des fossiles y ont été trouvés. A mon avis, les peuples nomades sont les plus libres dans leurs pensées et leurs mouvements. Il n’existe pas de vie sans communication, couleurs et dynamisme. Quant à mon livre, je suis entrain d’y apporter les dernières retouches. Je trouve qu’il n’ y a pas plus compliqué que la structure narrative. Merci pour la volonté de découvrir le livre. Néanmoins, à la lecture de l’histoire racontée, il importe d’ajouter une visite au Sahara pour partager la vie pleine des nomades. Ces derniers ignorent la lassitude et la monotonie. Le “bonheur” abhorre la matière.
Voilà un bel extrait qui nous permet de découvrir les tourments et les plaisirs d’une vie de nomade, la description du Sahara est magnifique et donne envie de venir découvrir cette partie du monde. Merci pour votre partage.
Merci mon Ami Hubert pour avoir apprécié l’extrait de mon roman “Les Tourments de la Proscrite”. Certes, ce passage permet au lecteur d’avoir une idée plus précise sur les tourments et les plaisirs sur la vie des nomades. Il incite également à l’exploration de notre très vaste Sahara, à savoir le désert Algérien. Néanmoins cette quête d’une Oasis dans les Sables n’est en réalité que la recherche dune voie à suivre par nombre de pays fourvoyés dont le mien. Les survivants aux assaillants qui ont mis l’Algérie à feu et à Sang sont des Proies dont raffolent les Sables. La mise en abîmes les montre perdus dans leurs propres rêves et leurrés chaque fois par des hallucinations et les mirages. Merci, Hubert-Tadéo Félizé et toutes mes Amitiés.
Bonjour mon ami Abdrkader Ferhi, je reviens vous lire avec un grand plaisir très bel extrait de votre roman’ Les tourments de la proscrite’ 2018
Très beau texte en description d’un Sahara qui est très beau, profond, mystérieux et dangereux parfois. Et pour jouir de ces étendues rêveuses il faut avoir en compagnie des connaisseurs de ces lieux
Votre description est très captivante qui nous arrive d’un connaisseur de ce lieu mystérieux et radieux.
Je trouve votre réflexion est sage tirée d’un réel vécu de ces étendues belles et dorées où habitent ou traversent des humains.
J’ai beaucoup aimé ce passage’ Les Nomades ne se lassent pas de suivre les mouvements du Soleil de l’aube au crépuscule. La liberté authentique n’acquiert son utilité pratique qu’en s’affranchissant de l’étau du temps. La rationalité et l’irrationalité amalgamées par le désert se disputent la destinée humaine. Dans cet Océan en agitation, tout déplacement par obligation, à dos de chameau ou de cheval nécessite l’activation des sens, des réflexes et la faculté de repérage
Ça prouve que les humains adorent la nature, tiennent à leur liberté, et ils se réjouissent de leur chevauchement à une ravissante et intime plénitude, les touaregs les habitants de ces lieux sont trop attachés à leurs chameaux ou leurs chevreaux, à leurs habitudes. Ils constituent une partie de notre civilisation de la région du grand Maghreb et du monde entier. Dommage qu’ils sont détachés de leur monde extérieur.
Peut être ça viendra un jour où la communication sera plus importante avec eux.
Merci mon ami et mes félicitations de la sortie de votre livre
Mes amitiés
Fattoum.
28.10.2018
N. B j’ai choisi cette vidéo afin de montrer la région à nos aimables lecteurs de notre site Plume de Poète.
https://www.youtube.com/watch?v=NV9ZqmHMGbU
Bonjour mon Amie Fattoum Abidi. Je suis très heureux que vous ayez apprécié cet extrait de mon roman intitulé “Les tourments de la Proscrite”. En effet, cette quête de la vie dans une très vaste étendue de sable mortifère est bien celle des pays du Maghreb dont nous faisons partie et de l’humanité entière. Les êtres humains se fourvoient et peinent à trouver une voie salutaire pour coexister dans la paix. Le Sahara n’est pas qu’hallucinations et mirages mais surtout une Ecole dispensatrice de leçons et d’éthique. L’important c’est que les personnages se perdent dans le Désert et dans leurs propres rêves. Dans le roman sont utilisées de nombreuses mises en abîmes, ce qui ne nuit pas à la lisibilité de l’oeuvre intégrale.
Bonsoir mon ami Abderkader je vous en prie, le plaisir est pour moi,, oui le désert c’est une école, une beauté, une évasion et une continuité à notre civilisation régionale et i humaine, en effet pour rendre visite dans le Sahara il faut avoir un guide connaisseur de ce coin, sinon on se perd et vous l’avez raison.
Bonne continuation, vous pouvez écrire et écrire dans ce domine en creusant dans les rituels et dans la vie de ces habitants Et en parlant des passants de ce désert et c’est intéressant et enrichissant , dommage tant d’eaux partent en aventure, et ils se perdent car ils ne connaissent pas bien les lieux
Douce nuit
Mes amitiés
Fattoum
Excusez moi mon ami Abdelkader je me suis trompée en écrivant votre prénom
Douce nuit
Mes amitiés
Fattoum.
Il est décevant de voir les êtres humains s’éliminer, les uns les autres, alors qu’ils sont tous, indistinctement de toutes les considérations, unis par le même destin. Dans cet extrait de mon roman “Les Tourments de la Proscrite” les questionnement sont angoissants. Ils se rapportent au devenir de l’humanité. Devant le spectre de l’extermination de l’espèce humaine, les humains n’ont d’autre alternative que le retour à l’Authentique Sagesse. La disparition totale de la Cité perdue du Séfar en est une illustration éloquente. Il n’est plus question d’employer le “Je” traduisant l’égo mais le “Nous” salvateur, rassemblant tous les peuples de notre planète pour la survie. Voici la visée essentielle de cet extrait de mon oeuvre. Je remercie tous les lecteurs pour sa lecture.
Cher ami Abdelkader. J’ai lu avec grand intérêt l’extrait de votre roman. J’aime beaucoup ce que je viens de lire, de plus votre écriture est très belle. Je trouve l’extrait magnifique, intéressant et éloquent. Votre appel à la sagesse, au retour du “Nous” est d’une grande humanité. Merci à vous pour cet extrait, merci d’être “un sage” et merci de partager l’envie d’un monde meilleur. Amitiès. Caroline
Chère Amie Caroline, je suis très heureux que vous ayez apprécié l’extrait de mon roman fond et forme. Désormais, sans prétention aucune, je peux dire que mon premier objectif, à savoir le plaisir de lire cher à Roland Barthe a été bien atteint. Je dois vous signaler que je m’efforce tant bien que mal de soigner la langue de Molière qui a nourri mon enfance et adolescence d’authentique bibliophile. L’exhortation à la Sagesse pour préserver l’espèce humaine ne doit aucunement se faire par les armes et la haine mais par une langue innocente et pacifiste. Il faut que pointe dans tous les cœurs l’optimisme de la survie de l’homme à toutes les guerres horribles et absurdes.
Excusez moi mon ami Abdelkader je me suis trompée en écrivant votre prénom
Douce nuit
Mes amitiés
Fattoum.
Pas de quoi chère Amie Fattoum. Je trouve très beau votre poème “entre ombres et Lumières.
Bonjour, Fattoum. Pas de quoi. Il arrive à tout le monde de se tromper.