Les deux François – Mattei Arnaud

Les deux François

 

L’un fut celui de la royauté,

L’autre fut celui des bas-fonds.

L’un était François le Premier,

L’autre était François Villon.

 

Sa royale flamboyance pour l’éternité,

Le fit chantre des arts en renaissance.

Une ballade des gueux à la potence,

Laissèrent ses rimes pour la postérité.

 

La salamandre était son emblème

A la fois, roi chevalier et roi guerrier.

Dans ses armes, il y avait ses poèmes

D’un coup de dague, il devint damné.

 

L’un fut celui de la royauté,

L’autre fut celui des bas-fonds.

L’un était François le Premier,

L’autre était François Villon.

 

Quand De Montcorbier devint Villon,

Chez Charles le prince poète, il échoua.

Au collège de Navarre des écus il déroba,

De rixes en errances, il sera vagabond.

 

Il deviendra alors le premier des maudits,

Drapant la mort d’une fascinante beauté.

Plus tard Baudelaire en sera l’héritier,

Celui d’un génie de son vivant incompris.

 

L’un fut celui de la royauté,

L’autre fut celui des bas-fonds.

L’un était François le Premier,

L’autre était François Villon.

 

De sa tendre affection Léonard de Vinci

Il couva. Alors, oublions la triste Pavie.

Par Bayard le preux, en vaillant adoubé

De Marignan à Blois ou Chambord, il a régné

 

Des muses charnelles, bruissantes à la cour

Du Prince, un amoureux de l’amour firent.

De sa royale puissance, elles s’ébaudirent

Comblées et repues par le sire troubadour

 

L’un fut celui de la royauté,

L’autre fut celui des bas-fonds.

L’un était François le Premier,

L’autre était François Villon.

 

Dans leur prénom résonne la France.

Des châteaux Valois en bord de Loire,

Aux parchemins posés sur le grimoire,

Décrivant la beauté et la souffrance,

 

De ce pays aux merveilles fascinantes.

Belliqueux et bretteurs, tous les deux

Ils furent. Diamants brillant de mille feux

Dans l’épopée d’une histoire envoûtante

 

En elle, l’un sera celui de la royauté

Pour elle, l’autre quittera les bas-fonds

A toujours, il sera François le Premier

A tout jamais, il sera François Villon

 

Arnaud Mattei, 26 Décembre 2020

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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