Petite fable affable d’après L’âne & le fabuliste de (Jean-Baptiste-)Victor de Perrodil (1862)
« Depuis que j’ai bu l’onde chez votre La Fontaine,
Me dit un un gros Loup gris courant la prétentaine,
Vous ne m’épargnez guère vous et vos écrits :
Je ne suis plus qu’un ogre à fuir à grands cris.
– Et moi donc, fit un âne arrivant à l’improviste
Je passe pour sot à cause de fabulistes
Qui ne sachant rien de mes mœurs et de ma vie
Me voudraient bêta, me dénigrant à l’envie ! »
Puis ce furent l’oie et toute la cour de Sire
Coq qui, là, en vinrent à deux doigts de m’occire.
Plus je présentais de plates excuses à tous,
Plus il me venait de mécontents, de grognous
Chez ces animaux parmi lesquels je fais provende
D’acteurs pour mes apologues de contrebande.
À la parfin, cerné de cent récriminants
Formant meute, de bestioles ruminant
Leur rancœur et l’herbe que je foulais, de fauves
Prêts à me courir sus, moi, les jambes en guimauve
Je ne sus que répliquer : « Vous donnant déjà
La parole, je ne vous savais, vrai goujat,
Point aptes à lire mes petites mises en scène,
Ces contes où vous n’apparaissez point tant obscènes
Que les humains que je fais moins blancs que bichons.
– Ah ça, c’est à voir ! grogna le cochon rochon.
– N’étant point un de nos savants naturalistes,
Je suis obligé, quand je choisis sur ma liste,
De vous attribuer les caractère et traits
Qui font votre réputation, votre attrait,…
– C’est comme cela que se perpétuent mensonges
Et préjugés, me fit un renard. Mais j’y songe :
Si tu as pour règle de réhabiliter,
Désormais, l’ami, nos us au lieu d’habiter
Les lieux communs peut-être que, sans courbette,…
– Je n’y gagnerai rien. Et vous pas plus, bêtes !
Le public déçu vous enterrerait, passés
De mode, parasites bons à trépasser,
Esclaves destinés au joug et à la coutelle,…
Même si, certes sans finesse ni dentelle,
J’use de vous pour rire de mes pairs, ce sort
Me dit un un gros Loup gris courant la prétentaine,
Vous ne m’épargnez guère vous et vos écrits :
Je ne suis plus qu’un ogre à fuir à grands cris.
– Et moi donc, fit un âne arrivant à l’improviste
Je passe pour sot à cause de fabulistes
Qui ne sachant rien de mes mœurs et de ma vie
Me voudraient bêta, me dénigrant à l’envie ! »
Puis ce furent l’oie et toute la cour de Sire
Coq qui, là, en vinrent à deux doigts de m’occire.
Plus je présentais de plates excuses à tous,
Plus il me venait de mécontents, de grognous
Chez ces animaux parmi lesquels je fais provende
D’acteurs pour mes apologues de contrebande.
À la parfin, cerné de cent récriminants
Formant meute, de bestioles ruminant
Leur rancœur et l’herbe que je foulais, de fauves
Prêts à me courir sus, moi, les jambes en guimauve
Je ne sus que répliquer : « Vous donnant déjà
La parole, je ne vous savais, vrai goujat,
Point aptes à lire mes petites mises en scène,
Ces contes où vous n’apparaissez point tant obscènes
Que les humains que je fais moins blancs que bichons.
– Ah ça, c’est à voir ! grogna le cochon rochon.
– N’étant point un de nos savants naturalistes,
Je suis obligé, quand je choisis sur ma liste,
De vous attribuer les caractère et traits
Qui font votre réputation, votre attrait,…
– C’est comme cela que se perpétuent mensonges
Et préjugés, me fit un renard. Mais j’y songe :
Si tu as pour règle de réhabiliter,
Désormais, l’ami, nos us au lieu d’habiter
Les lieux communs peut-être que, sans courbette,…
– Je n’y gagnerai rien. Et vous pas plus, bêtes !
Le public déçu vous enterrerait, passés
De mode, parasites bons à trépasser,
Esclaves destinés au joug et à la coutelle,…
Même si, certes sans finesse ni dentelle,
J’use de vous pour rire de mes pairs, ce sort
Vaut toujours mieux que l’oubli ou que la mort ! »
© Christian Satgé – mai 2019
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Voila qui est dit. Ils ne sont pas les pire, les pire c’est nous
alors les bêbêtes à polis à plumes etc vont lire entre les lignes.
Non mais !
Bravo à vous Christian et ne vous laissez pas faire, ils seraient capables de vous envoutés.
Anne
Mais ils m’ont enchanté, Anne. C’est pour cela que je leur donne la parole qu’ils n’osent prendre que devant qui sait les entendre eux qui nous écoutent déblatérer sur eux. Amicalement…
Bonjour Christian, quand on dit de certains animaux qu’il ne leur manque que la parole, ici, vous la leur donnez, et c’est drôle de plus ! Merci !
L’esaaie de me distraire en vous faisant sourire. Si vous m’avouez l’avoir fait alors je suis le comblé des hommes affables…
Si le grand fabuliste faisait parler les animaux pour instruire les hommes, vous, vous les faites parler pour leur faire connaître leurs droits et ce n’est pas rien ! Merci pour ce partage intéressant et utile !
Merci à vous Brahim pour votre lecture fidèle et votre regard amical sur mes bestioles qui ne sont pas si bêtes que ça, a apparemment. Amicalement…