L’homme et l’animal font partie du monde des êtres animés (nous reviendrons sur ce mot). Or, l’existence et l’harmonie de ce monde reposent sur un entrecroisement perpétuel de massacres : le même est, tour à tour, victime et bourreau. Ecoutons Victor Hugo nous rappeler que « Pour le moucheron, l’hirondelle est vautour, l’agneau broute la fleur, le loup broute l’agneau. Sombre chaîne éternelle où l’anneau mord l’anneau » En résumé ; disons qu’il s’agit d’une loi naturelle où le droit de tuer signifie droit de vivre.
Dans ce sens, l’homme a le droit, un droit dicté par la nécessité, d’utiliser l’animal à son service, de se protéger de ceux qui lui nuisent, d’aménager la nature pour la survie du cycle biologique etc
Mais l’homme aurait-il pour autant tous les droits ? Ces droits vont-ils aussi loin que ses pouvoirs ? Ici éclate la différence entre l’homme et l’animal. Le pouvoir que ce dernier exerce sur ses semblables est étroitement borné et programmé une fois pour toutes par la nature. Celui de l’homme, doué de la faculté d’invention, est pratiquement sans limite. La question qui se pose est donc : Est-il licite de l’exercer jusqu’au bout ?
Une réponse, hélas tardive, a été apporté par la création de la Société protectrice des animaux qui a instauré des zones de protection et légiféré pour limiter les droits de l’homme sur les animaux.
Cette belle intention initiale a dérivé vers les excès que l’on connait et ces lobbys empreints de sensiblerie dénonçant toute consommation de ce qui provient de l’animal. Vu que naissent chez les animaux autant de mâles que de femelles, les écouter signifierait vivre dans un monde avec autant de vaches que de taureaux avec leur multiplication à vitesse grand V. A moins de procéder à une campagne de castration permanente ce qui serait une solution finale navrante.
Il ne s’agit pas de rêver l’impossible, mais de trouver un équilibre entre la sensiblerie et l’indifférence, entre la conception de l’animal considéré comme de la manière brute et celle qui en fait un jouet de luxe, un enfant gâté, une idole.
Citons en conclusion ce que disait un vieil évêque suisse : « On lit dans l’Imitation de Jésus Christ « Toutes les fois que je me suis trouvé au milieu des hommes, j’en suis sorti moins homme » et aussitôt il ajouta « et bien moi, chaque fois que je vais parmi les bêtes, j’en sors moins bête ».
Dans une prochaine méditation, nous reviendrons sur les thèmes de la souffrance qui touche l’homme en même temps que l’animal.
Plus proches des animaux que des hommes. Pourquoi donc..