Le vautour – Alexandre Alpeyrie

Paradis, paradoxe, que comprendre à ceci ?

j’ai vécu entièrement, entouré de bonheur

Il y avait un grand soleil pour sécher tous mes pleurs

J’ai vécu, je le sais, j’ai vécu cette vie

Mon Dieu qu’elle était belle et plus belle aujourd’hui

Mais demain ?

Aurai-je oublié le bonheur de l’instant ?

Serai-je comme au fond d’un cachot ?

Où personne n’entend sangloter

Un enfant condamné ?

Un vautour vole au dessus de mon monde

Il étend ses ailes et perd de l’altitude

Son ombre efface alors tout le soleil

Et toute beauté du ciel me devient  interdite

Amours, bonheurs, objets d’opulence

Que restera-t-il de vous dans l’ambulance

Quand le vautour maudit sera mort

Et s’écrasera sur moi de tout le poids de son corps ?

Serait-il possible que le bonheur vécu

Ait été invisible à mon soleil caché

Par les ailes d’un  animal de l’enfer

Ne comprenais-je donc pas que j’avais les yeux ouverts ?

…sur les merveilles de ma vie ?

J’étais tellement heureux, mais m’en rendais-je compte…?

Et un vautour, tournant autour de mon esprit

M’empêcherait de voir jusqu’à la tendresse

L’amour

Et quoi encore ?

Se résoudre à cela demande une force immense

Que me réserve demain quand reprendra la danse ?

Macabre, des esclaves de l’enfer

Quand le soleil caché, des bonheurs, des délices

Par un vautour qui déploie tant ses ailes, noires, et tournoie

Quand plus jamais ne brille le soleil éternel

Le bonheur de l’instant cède la place à la mort

Mais c’est une illusion ! La souffrance …

Elle semble tellement réelle et

Tournant dans mon lit

Je découvre sans cesse ce cauchemar infini

Qui succédera au rêve, comme il l’a toujours fait

Et un vautour tourne entre moi et les cieux

Tel entre mon esprit et la miséricorde de Dieu

Telle une ombre sombre que l’on nomme folie

Tel un démon immonde sorti de l’infini

L’oiseau vole à l’envers et remonte le temps

Mais il amène l’hiver en cachant le soleil

Est-il encore possible que je m’émerveille ?

Je le saurai demain

Au réveil…

Cependant…cependant… il reste la folie

Et l’ombre aura toujours raison de la vie

Et fera toujours un hiver

D’une sublime saison

Et fera toujours un enfer

D’un reste de raison

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Alexandre Alpeyrie

Alexandre Alpeyrie (31)

Artiste peintre, iPad artist et poète. Je me réjouis de partager avec tous les gens talentueux de ce site. Atteint du trouble schizo-affectif, je suis ici pour rendre esthétiques mes souffrances et aider à faire comprendre la maladie et le handicap mental. D’avance, merci !
www.alexandrealpeyrie.com

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