Petite fable affable après et d’après J. de la Fontaine,
Le Pot de terre & le Pot de fer, Fables, Livre V, fable 2
Le Pot de fer refusa
De payer, et sans ambages,
Les pots cassés, s’excusa
Mais ajouta, au passage :
« C’est pas de pot, ou si peu,
Mais le pot de terre étant creux,
Il fut, disons bien la chose,
D’sa propre perte la cause ! »
Bref, si l’autre est morceaux
C’est qu’il a manqué de pot !
Lui, il fallait qu’il retienne
Ses pleurs de peur que ne vienne
La Rouille rongeant son fer.
Ah, Ce pot-au-noir, enfer
Et damnation, est dure
Punition. Sans parjure,
Nul pot ne le plaint, au vrai,
Ne soutient ce pauvret !
« Je souffre de rebuffades
Pour une simple cagade,
Un petit pas de côté
Accidentant un va-nu-pied
Alors qu’avant qu’il ne pleuve,
On oubliera c’t empoté,
Remplacé par jarre neuve ! »
Le pot de vin lui glisse, à ce mea culpa :
« Las, combien de Grands, et sans rire aux éclats,
Se disent responsables à plaindre,
Mais pas coupables si faute il y a, nigauds
Voulant que, sur eux, on aille geindre,
Sans tourner autour du pot ! »
© Christian Satgé – avril 2017