Le courage à deux mains – Jean-Marie Audrain

 Qu’il ait perdu son travail, sa mère ou le goût de vivre, après l’avoir écouté à mi-mots, on s’en éloigne en lançant un furtif  « Courage » aussi rituel que dérisoire. J’avoue ne pas apprécier ce mot « lave-mains » lorsqu’on l’adresse à autrui. Imaginez Pilate l’adressant à Jésus au moment où il le livre aux juifs après s’en être dédouané par un réel lavage de mains !

Ce mot est aussi navrant que la fuite par des questions décalées (Qu’est-ce que la vérité ? Est-ce que je suis juif, moi ?). Le lave-mains va du faux, au vrai fuyant, pour celui qui n’a justement pas le courage de voir l’autre en face dans sa souffrance qui résonne comme un appel. Parlons donc pour nous-même : quel est le courage qui ME manque ? Les réponses sont pléthore depuis le film « Courage fuyons » d’Yves Robert au livre « Le courage d’avoir peur » de

Marie-Dominique Molinié . Courage de regarder en face sa personne avec sa vie en bandoulière, courage d’arrêter le moteur, de retirer la clef de contact, et de faire un auto-bilan, courage de changer sa besace d’épaule parfois, courage de faire machine-arrière et de reconnaître avoir fait fausse route, courage, parfois, d’accepter de repartir à « zéro », courage de tourner une page qui n’est ni toute rose ni toute noire (ce serait trop facile), courage de prendre le risque de se tromper à nouveau, et donc courage de sauter à pieds joints et sans filet dans une nouvelle vie dont on ne sait strictement rien.

Nous voilà loin du courage-lave-mains avec ce réel courage-vie-en mains. C’est à son propos que je vous livre cette réflexion pour y accorder (ou désaccorder) vos mots.

Rien d’impossible en la matière. J’y suis bien arrivé (ouf !) , alors… courage !

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (514)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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