Le chevalier noir – Erwan Le Faucheur

Le chevalier noir.

 

La langue timide entrouvre

Les angles humides au bord des douves.

Le château fort enferme le trésor

Du beau en un effort de forme qui résonne.

Dans la chair le désir s’abandonne

Quand l’instant éclaire, soupire, se donne.

 

Le forgeron qui chauffe à rouge la matrice

Tel le tacheront les poches à refaire à chaque supplice.

Caresses embrasées sur l’acier pour la fusion

De l’allégresse, de la bestialité, en bouquet de passion.

Voilà armé le chevalier explore des montagnes en vallées

Pour s’achever au marais des flores délicates, magnifiées.

 

Au cœur du combat la dignité laisse place

A l’ardeur du bras pour cogner sans strass l’espace.

D’une volée de baisers en flèches torturées

De l’archer traversent l’esprit écorché.

 

Puis revenir au guerrier du marais pour se terminer

De détenir le seul accès, une part d’arrêt, à l’implacable réalité.

Le grondement sourd des hommes hurlant, des tambours battant

En un brouhaha assourdissant pressant l’assaut haletant.

 

Plus question de reculer lorsque la charge a sonné.

Place à l’illusion énucléée en marge des pensées raisonnées.

Le fauve transcende le guerrier pour soulager sa mortalité

Aussi pauvre depuis sa naissance s’il ne sait s’élever de ses plaies.

 

La bataille se termine en un souffle roque merveilleux

Qui tiraille la pérennité qui invoque le mieux en lui le bien heureux.

Juillet 2017

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