L’amour oublié – Béatrice Montagnac

                  L’amour oublié

Ce matin, je me réveille, triste, sans rêves.

Dans un brouillard, cette brume, qui m’emprisonne.

Sortilège du temps qui s’enfuit et il sonne,

dans ma mémoire prise au piège d’une trêve.

 

Alors, doucement, le néant, m’ouvre ses portes.

Près de moi, un corps, que j’ai aimé, je n’sais plus.

Qui est-il ? Mon mari, mon amant peu importe.

Qu’avons-nous fait, l’amour, ou baiser ? Rien n’va plus.

 

Toutefois, je me souviens, par petites touches.

Son corps contre moi, sa tendresse, ses, je t’aime.

Puis l’oubli, tout s’en va doucement ici même.

Oh ce mot, que veut-il dire ? Oui tout ça c’est louche.

 

À corps perdu sur ses courbes, sans souvenirs.

J’en perds la raison, ma passion sans avenirs

Mon corps rongé se perd dans un néant sans fin.

Enfin, diable, j’ai oublié le verbe aimer.

 

Aujourd’hui, je le regarde, il est transparent.

Mes absences effacent, petit à petit, tout.

Mon affection, mon amour, c’est rudement fou.

Le néant d’un avenir nu, sans rien devant.

 

La peur, l’angoisse, ses sentiments m’envahissent.

Un océan qui m’engloutit et je m’enlise.

Où suis-je ? Ici et là, chez moi ou chez lui ?

Qui suis-je ? Sa femme, son amante ou amie.

 

Il me prend dans ses bras, doucement, je frémis.

Sensations exquises, pourquoi ce doux désir ?

Mon corps réclame le sexe, le plaisir pur.

Mais, je ne sais plus pourquoi, Oh la, que c’est dur.

 

Lui, il ne me comprend plus, me reconnaît plus !

Il a l’incertitude, de ses lendemains.

Moi, sa bien-aimée je suis ailleurs, en chemin.

Lui, se perd dans mon corps brûlant, las et rompu.

 

Alzheimer, tu as pris mon âme, aussi mes larmes.

Je ne sais plus, pourquoi je pleure, ça m’alarme.

Mon corps appelle l’amour, mais, je suis ailleurs.

D’ailleurs, cette sensation me donne des frayeurs.

 

Égarée dans ma toile d’araignée, tendue.

Mon amour emmuré dans un passé perdu.

Il m’ouvre plus les portes, à mes doux souvenirs.

Se dresse devant moi un mur sans avenir.

 

Le livre de ma vie est vide, sans images.

Des pages blanches, que je tourne lentement.

Notre romance, s’est effacée doucement.

La maladie l’a emportée dans son sillage.

          Béatrice Montagnac

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6 Commentaires
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Invité
19 octobre 2018 16 h 04 min

Votre texte est d’une profondeur !
Merci pour ce partage.

Dany Delcroix
Membre
28 août 2017 19 h 01 min

Très beau et touchant…

Invité
23 août 2017 22 h 13 min

Grâve sujet, traité avec pudeur, et sensibilité
dans ce très beau texte…
Merci Béatrice

Chantal