La taverne du va savoir – Anne Cailloux

La taverne du bout du monde.

Face à  l’océan, à quelques milles du port

se trouvait le vrai confessionnal

celui où  les hommes s’épanchaient

en jurant sur tous les Dieux.

 

Dans ce lieu-dit, il n’y avait que deux choix

La taverne ou l’église.

Le capitaine poussa la porte de ce lieu maudit de tous.

La fine fleur de la poésie, refaisait le monde

Fredonnant des chants marins

évoquant  le bal des naufragés

faisant revivre les souvenirs de ses terres lointaines.

 

Le rhum coulant à flots, ils vous narraient alors

des mots venus d’ailleurs : des odeurs d’épices,

de soies sauvages, de légendes

des sirènes à cheval sur des licornes

Parole de capitaine…

 

La taverne des pirates au fil de la nuit

devenait l’auberge des poètes.

Rhum faisant, les mots devenaient plus faciles

les souvenirs jaillissaient

telles les cinquièmes rugissant.

 

Une corne de brume se fit entendre.

Le ‘’ Va savoir’’  attendait sur le port

 le retour de ses marins

 qui rentreraient ivre de se mal de terre

surveillé par le roi de l’océan

et de la mouette rieuse

qui se moquaient du temps

et de l’âge du capitaine.

 

Au petit matin, les marins qui sortaient de l’auberge

 croisaient les bigotes qui se rendaient à l’église,

accompagné de l’abbé Chamel.

Ses grenouilles de bénitiers se signaient

aux  passages  de ses matelots

aussi sûr, que s’ils avaient vu le diable.

 

Ses écrevisses de remparts tanguaient  autant

que leur chaland  par mauvais temps.

Le capitaine s’arrêta devant son chalutier

se mit a rir en lisant  la phrase inscrite sur la coque.

 

On ne baptise pas un bateau camembert, de peur de le voir couler…

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Anne Cailloux

Anne Cailloux (354)

Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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4 Commentaires
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Brahim Boumedien
Membre
10 novembre 2023 22 h 13 min

Merci pour ce partage d’une grande profondeur !

Philippe DUTAILLY
Membre
10 novembre 2023 18 h 54 min

Toujours heureux de te lire. J’aime tes histoires qui me font penser à l’humour de Brassens.