La peur du vide
Tes yeux graves et pénétrants
Captent ta maman,
Comme l’oiseau fidèle
S’aimante au bleu du ciel,
Je suis la terre mère
Autour de laquelle orbite
Un soleil au zénith,
Tout un univers
D’amour fusionnel,
De protection matricielle,
Tes bras potelés
En écharpe satinée
Autour de mon cou,
Exhalent un parfum doux,
Cette bonne odeur sucrée
Me chatouille le nez,
Me donne une faim d’ogresse,
De câlins et de caresses,
Et ton rire éclatant
De guilis effrénés
Tinte au vent,
Sonne gaiement en miroir
À ma joie déployée,
Tels les grelots argentés
D’un Oui Oui hilare,
Ces petites cloches enjouées
Carillonnent ainsi dans l’air,
Comme la mélodie éphémère
Des souvenirs trépassés,
De la terre mère ne reste que poussière,
Une sombre ruine, une étrangère
Dans sa maison, apatride
Et creuse comme une coquille vide,
Qui a toujours à cœur
De te donner le meilleur,
De t’offrir tel un joyau
La liberté sur un plateau