La couleur du ciel
Oh ciel, combien sont-ils depuis toujours
A avoir trouvé l’espoir en levant leurs yeux
Au-dessus d’eux ?
N’ayant rien de cela demandé, embourbés dans leur tranchée
Dans leur geôle, emmurés
Dans leur Goulag, piégés
Engoncés au tréfonds de leurs pensées
A trouver en t’interpellant de quoi encore espérer
Et ainsi leur condition, au-delà de la galère, surmonter ?
Et jusqu’à leur moment dernier
Ont pu se transcender
Même sur leur bûcher déjà allumé, encore et toujours te prier
Y compris sans avoir en eux une foi bien incrustée
T’exprimant là, comme des enfants, l’ultime refus du condamné
Qui dispose, comme premier cadeau de Dieu, l’antidote de la mort quelque part inoculé…
Mais dis-moi, toi mon doux ami, ce ciel que tu pries est-il toujours bleu ?
Ta mémoire, du côté des cieux, a trouvé comme une évidence le coffre le plus précieux
Pour y abriter ses plus tendres et ultimes voeux !
Ainsi nos vies peu ou prou épanouies
D’espoirs intimes toujours remplies
Tentent d’échapper aux misères venues d’une humanité souvent si mal inspirée
Victimes de quelques-uns se croyant au-dessus de la mêlée
Ignorant, négligeant les souffrances qu’inévitablement ils allaient causer
Sans plus jamais être capables d’accepter l’opportunité de sages questions se poser…
Quant à moi mon bon ami
Sache que je suis attristé car ce bleu me semble aujourd’hui
Du plus Grand Nord à l’Extrême Sud, du Ponant à l’Extrême-Orient,
par mille angoissantes brumes, tellement assombri !
Cela sans rappeler
Que rien de cela n’empêche notre soleil, sur tant d’étoiles, briller
Parmi d’autres qui lui sont semblables, faut-il encore en douter !