Petite fable affable
La grive régentait le collège des filles,
Des nichées et couvées d’oiselles des bois.
Plus chargée d’ans qu’une ânesse de reliques
Elle menait à l’œil, au doigt, à la trique !,
Ces souris agissant comme garces aux abois
Et gloussant comme nonnettes en charmille.
“Homme de robe” se disait un potron
Minet quoi qu’il n’aimât guère sa soutane.
Si fait, il l’était moins par sa fonction
Que par ses affections et passions.
Il disait la messe pour cette sultane
Et ses bachelettes qui le rendaient poltron.
Il n’aimait pas les manières de la dame
Qui, elle, ne prisait point ses façons.
Elle chansonnait, dit-on, à la gitane
Des vers sur ceux qu’il se mettait, tarlatanes
Et quolifichets, sous la dent, mi-poisson,
Mi-chair, des bons novices jusqu’au vidame !
Surtout la maîtresse n’aimait pas que ses filles
Que ce chat confessait lors, l’écoutent tant ;
En tout cas plus que celle, être responsable,
Qui faisait marbre dur de leurs vies de sable,
Les épiant et les tançant tout autant
Que bêtes rétives qu’il faut qu’on étrille.
Elles s’en ouvraient au minou, au doux minois
D’ange. Lui, n’en pouvait mais, de guerre lasse,
À la grive qui n’arrivait, disait-elle,
À rien de bon avec ces demoiselles,
Lança : « Le message beaucoup mieux passe
Si la bienveillance le baigne et le noie ! »
© Christian Satgé – février 2021
Tel Lafontaine ou d’autres, encore une bien belle fable Christian !
Je prends toujours grand plaisir à les lire.
Merci de nous enchanter à chaque lecture…
Grand merci Alain. C’est un compliment qui me touche. vraiment. Au plaisir…