
Petite fable affable
Sur le chemin doré à l’orée de la forêt,
 Une famille de gibbons part en promenade.
Le plus jeune du groupe se gausse sans arrêt
 De son papet et rit tout seul de ses couillonnades :
 Il contrefait son phrasé, parodie son patois ;
 Sa claudication il singe, imite son masque
 Et plagie sa loucherie à vous laisser pantois.
Quoique dernier, et tout à sa charge, on le démasque :
 Son père sans en avoir l’air ralentit son pas.
 Son fiston tout à ses mimes ne s’en rend pas compte
 Et continue à charrier fort son bon-papa
 Qui ne remarque rien : il est sourd, le géronte !
 Un coup sur la tête arrête l’insolent bipède.
 Son géniteur dit ces mots, l’œil plus noir que la suie :
« Ne te moque pas de qui, ici-bas, te précède,
 Tu pourrais bien être daubé par qui te suit ! »
© Christian Satgé – avril 2016
Tout comme nous…
@nne