Garder le silence ? – David Frenkel

Garder le silence ?

Devant les insultes

A son obligeance.

Tenez votre langue,

Affreuses vipères, 

Vous l’avez blessé.

Vos phrases balancent

Le cruel tumulte

De votre arrogance

Dans la vile harangue.

Ses pleurs vitupèrent

L’affront ressassé.

Garder le silence ?

Devant la famine

Exterminatrice.

Comment restez cois !

Que vos intestins

Gargouillent de faim

Devant l’insolence

De vos vitamines

Quand la cicatrice

Rend inadéquat

Vos royaux festins.

Pleurez donc enfin !

Garder le silence ?

Devant les massacres

Honte à nous humains !

Nous sommes coupables

De n’avoir jamais

Hurlé le dégoût

Pour la nonchalance

Qui hélas consacre

Les vilaines mains

A l’insupportable.

Criez désormais !

Ayez du bagout !

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David Frenkel

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Je me suis un jour juré de faire cohabiter sur une feuille blanche le verbe et son sujet. Le sujet se rebiffe souvent lorsque le verbe brasse du vent. Vers l’âge de cinquante-six ans, ma plume trépigna d’impatience, elle désirait voir si les deux, après entente et plus, enfanteraient en direct et en toutes circonstances un complément. Je la pris par la main et la promenai le long de mes pages, et en rebroussant souvent chemin. Le front en sueur, elle aperçut après des heures de marche le nouveau-né, la prose d’un écrivain que la vie avait malmené.

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