“Je t’écris et t’écris jusqu’à la frénésie. Je te couvre de mots. De fleurs indélébiles. Oh oui, je l’aime trop, cet « Adrien » un rien fragile. Ce différent de tous ces sots, qui m’auront rendue difficile…
Voilà ma position, en ces heures laborieuses des balbutiements d’une relation. En ces heures encore floues et incertaines d’avec toi, mon amour.
Le poème va prendre alors la forme d’une « rédemption », d’un recommencement de zéro :
Rédemption
I
Tes yeux n’ont pas guéri
Pas encore, mon amour
Dans leur fragile azur
Ce qui m’a tant meurtrie
Tout le long de mes jours
Cette antique blessure
Inlassable, infinie
J’en saignerai toujours
D’un flot de sang rageur
Malgré tout mon amour
J’aurai ce vide au cœur
Chaque instant, chaque jour
Puis-je t’aimer entière ?
Une part de moi-même
Ne m’appartient plus guère
Cependant elle essaime
En moi ce goût amer
Qui me rend incertaine
Me rappelant sans cesse
Ce que j’étais hier
Un îlot de détresse
Prisonnier d’une mer
Insensible et hostile
Petit morceau de terre
Ne tenant qu’à un fil
II
Je ne peux te promettre
Qu’aujourd’hui dans tes bras
Je saurai me remettre
De cette époque-là
J’ai tant aimé, vois-tu
Sans l’être de retour
J’allais seule et sans but
Puisque tous étaient sourds
Alors je me suis tue
J’ai réprimé l’amour
Tant que je ne sais plus
Le ressentir sans peine
O mon passé si lourd
Faut-il que tu m’entraînes
Sans espoir de retour ?
Je te le dis ce soir
Je ne pouvais la taire
Plus longtemps, cette histoire
Mais toi, es-tu sincère ?
N’es-tu pas illusoire
Comme ceux de naguère ?
J’ai beau vouloir te croire
Ma foi vacille encore
Flamme de mon espoir
Encerclée par des morts
III
Quelque chose en moi change
Pourtant quand nos regards
Naïvement s’échangent
Des secrets qui s’égarent
Et n’ont plus rien d’étrange
Quelque chose en moi crie
Et si tout renaissait ?
La croyance en ce qui
Rend la vie simple et gaie ?
Quelque chose en moi rêve
Es-tu réalité ?
Je sens naître une sève
Que je croyais séchée
Tout cela semble vrai
Ce nous que tu évoques
Qui pour la vie serait
Plus solide qu’un roc
Et si tu me promets
Un bonheur réciproque
Tout le reste, tu sais
A part toi, je m’en moque
Rien. Il n’y a en fait rien eu avant toi. Voilà la vérité. Je n’ai jamais connu l’amour. Celui qui nous fait vraiment naître à la vie. Car c’est toi le premier. Et c’est irréversible, je crois.
J’espère…”
http://www.edilivre.com/l-inconstance-des-sentiments-231c822081.html