Des dimanches matin en l’Eglise du Saint-Esprit
Les dimanches matin dans l’Eglise du Saint-Esprit
En plein cœur de la ville
Il faut ouvrir délicatement les vieilles portes
Qui résistent
Comme voulant sauvegarder un secret
Comme voulant cacher des trésors
Aux yeux des curieux
Comme voulant retenir en ses murs
Tant de confidences murmurées
Et confiées aux longs des siècles
Les dimanches matin
Quand la ville sommeille encore
Quand une porte est enfin ouverte
La vieille église
Consent à délivrer ses secrets
Les murs abimés par le temps
Disent des siècles de prières
Des siècles de cérémonies religieuses
A la lueur des luminions
Se découvrent lentement
Les grands saints qui veillent
Sans jamais se lasser
Se dévoilent comme à regrets
Les immenses toiles
Qui revisitent la Bible
Dans le silence
Dans la demi-pénombre
Résonnent encore le chapelet
Des innombrables prières
Le pas lent ou rapide
De ceux qui sont venus
Déposer tous leurs fardeaux
Le pas cérémonieux des prêtres
La chaire toute branlante
Tonne encore des sermons
Les confessionnaux se souviennent encore
De secrets et de confidences chuchotés
Dans la demi-pénombre
Dans le silence
Trois siècles m’accueillent
Les grandes portent enfin ouvertes
Les lumières allumées éclairent
Les saints qui veillent sur leurs piliers
Les tableaux qui ornent les murs
Comme une grande catéchèse
Les luminions de la veille disent
Encore les prières chuchotées
Les joies ou les douleurs confiées
Mais il est temps alors
De goûter au repos
De se laisser inviter
À ne plus rien faire
À être seulement là
Pour une intime et secrète rencontre
©Claude-Marie T. 27/11/17.