Dépouillement – Véronique Monsigny

Au fond de  ma besace se cachent quelques sanglots

Tapis sous le matelas  bien épais de l’oubli

Afin d’en étouffer les insolents  grelots

Carillon qui égraine les heures de ma vie

 

J’ai pris pour tout bagage les rires de l’enfance

De celle qui fut mienne avant qu’elle ne me fuit

J’en ai tissé la toile des fils de l’innocence

Pour m’en faire la robe que je porte aujourd’hui

 

Ce  soir je prends la route qui me mène au grand fleuve

Ou je déverserai mes larmes et mes cris

Petits grelots mesquins qui enferment mon cœur

Et l’empêchent de dire l’amour qui le nourrit

 

Et la besace vide, l’amour au bord des lèvres

Je rentrerai chez moi parmi mes bien-aimés

Et je pourrai enfin,  guérie de toute fièvre

Leur dire qu’ils sont le souffle  de mon être affamé

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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6 Commentaires
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Gabrielle
Gabrielle
Invité
25 avril 2016 21 h 09 min

Bonsoir Véro, Rien de tel que le réconfort auprès de ses proches, pour toute consolation. Des illusions qui nous font tirer des larmes.
On souhaiterait garder toujours son innocence pour ne pas découvrir la dure vérité. Qui n’est que souffrance. Vrai et touchant. Joli texte. Merci !

Aure
Membre
25 avril 2016 20 h 51 min

Désolée
pour le commentaire
en double…
Je patine avec les fonctionnalités
:p

Aure
Membre
25 avril 2016 11 h 55 min

La répétition
de certains mots
installe
une rythmique douce

très beau texte

Aure
Membre
25 avril 2016 11 h 44 min

La répétition
de certains mots
installe
une rythmique douce

très beau texte

Laurelise Chalzib
Membre
24 avril 2016 22 h 42 min

Les sanglots, les larmes qui creusent et laissent ces fameuses traces qui s’effacent……au fond c’est bien cette légèreté, ce retour vers le quotidien délesté de l’idéal, de l’illusion qui est précieux . L’équilibre, le juste lieu comme ancrage et parfois se laisser couler au long du fleuve pour apparaître un peu plus bas transformée
et surtout saine et sauve…..

Brahim Boumedien
Membre
24 avril 2016 17 h 51 min

Merci, Véro, pour ce très beau partage où le rythme marque bien la marche : chargée à l’aller, tu retournes légère après avoir vidé ta besace ! J’ai beaucoup aimé. Merci encore !

Cordialement.

Brahim