Coup de chance – Christian Satgé

Petite fable affable

Corps finet, allure de minet,
Une civette plus très jeunette
Et sienne cousine, la Genette,
Trottinaient et crottinaient
Par d’épaisses épines-vinettes
Qui parasitaient un jardinet.

Ce sont de bonnes caches de bruissantes
Broussailles et commode couvert.
Mais l’homme est un animal pervers
Qui détruit quiconque va par sentes
Et carrés de ses champs toujours verts.
Donc en silence vont nos passantes.

Hélas, le jardinier ce jour-là
Désherbe ses allées poudreuses.
Pour tuer la bête il n’est jamais las.
Nos amies seront cette chasse-là.
Il court bêche levée, mine heureuse,
Pour exterminer ces cancrelats.

Elles prennent la poudre d’escampette
Mais chacune dans sa propre voie,
Ce qui fait donc donner de la voix
À l’homme ainsi floué qui tempête
Quand il voit, pire, qu’elles louvoient.
Elles se trouvent vite à perpète…

Les cousines reprennent leur pas.
Une pie, qui a vu leur manège,
Fait : « Pour vous tirer d’un tel piège
Vous avez eu fort chaud, n’est-ce pas ?!

Non, nous sommes en fait de fins stratèges !
Fit l’une pour tout mea culpa.

Comment ? dit la pie dépitée. Dîtes ?

Un duo vaut mieux, quand point le besoin,
Qu’un duel, dit l’autre, l’air chafouin :
S’il est vrai que, seule, on va plus vite,
Ensemble, on ira beaucoup plus loin ! »

© Christian Satgé – février 2016

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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