Complainte
C’est au clair de ma muse que tous ces mots me viennent,
C’est le sombre de sa mort et ma vie kafkaïenne
Qui noircissent mes pages pour une désespérance
De cet amour meurtri par mes propres aberrances
Je n’ai pas su l’aimer et mon égocentrisme
M’a obscurci l’esprit, avec cet athéisme
De ces pauvres pantins, toujours sûrs d’eux
Qui brandissent ces bannières de ceux qui sont heureux
D’avoir vaincu le faible au profit du paraitre
Je n’ai plus de malheur, le pire m’est arrivé
Le bonheur est proscrit d’une vie désactivée.
C’est au clair de ma plume que mes pensées se brouillent
Que les mots se succèdent et les verbes vadrouillent
Pour faire la mélodie de ces désespérés
Qui n’attendent que la mort afin d’être libéré
Du poids des jours sans fin et des nuits où le noir
Est une chape de plomb qui les empêche de voir
La pauvreté banale d’un éternel présent
La tristesse des jours et de l’amour absent
C’est au clair de la lune que je vois une étoile
Qui est celle qui m’attend, me prend à rebrousse-poil,
Me repousse tout le temps pour que j’écrive encore
Cette suite de mots sans fin, mélodie sans accord
Et complainte de ce fou, sans génie ni talent,
Qui se débat en vain, mais qui refuse tout
Afin de se complaire dans cette vie sans atout.
C’est au clair de la brume de mon esprit chagrin
Qu’apparait le soleil et que je vois le grain
D’un renouveau d’amour, d’un éternel bonheur
Que j’attendrai enfin, sans en compter les heures.