Clé de l’orthographe n° 11 Le point-virgule – Sandrine Marcelly

Clé de l’Orthographe n° 11

Dans un salon du livre où j’étais allée voir des auteurs avec qui je travaille et en rencontrer de nouveaux, il y a quelques années, j’ai été surprise par une question qui ne m’avait jamais traversé l’esprit : « Est-ce que vous acceptez les points-virgules ? Certains préconisent de les supprimer ! »

D’une part, si l’auteur a envie de l’utiliser, au nom de quoi, en tant que correctrice, devrais-je l’en empêcher, tant que c’est cohérent ? Et qui suis-je pour décider qu’on n’aurait plus le droit d’utiliser tel ou tel signe de ponctuation qui fait partie intégrante de la langue française ?

Par ailleurs, c’est parfois moi qui le recommande. La virgule est une sorte de respiration ; le point est une pause entre deux idées, certes liées, mais différentes ; le point-virgule est un intermédiaire entre les deux… comme vous pouvez le voir ici.

J’aurais pu faire trois phrases, une sur chaque élément de ponctuation. Le lien entre eux est trop lointain et la phrase trop longue pour ne mettre que des virgules, le lecteur chercherait son souffle, mais il est suffisamment fort pour n’en faire qu’une grâce à des mots de liaison ou, plus simplement, grâce au point-virgule.

Que cette dernière phrase est longue ! Oui, mais on peut l’alléger un peu : « Le lien entre eux est trop lointain et la phrase trop longue pour ne mettre que des virgules, le lecteur chercherait son souffle ; il est suffisamment fort pour n’en faire qu’une grâce à des mots de liaison ou, plus simplement, grâce au point-virgule. »

Ah tiens !

Sandrine Marcelly (66)

Un bac littéraire, des études de langues et de linguistique, une vie avec des livres dans les mains… Je suis une maniaque de la langue, des mots, de l’orthographe, au point que mes deux précédents employeurs m’ont chargée l’un de corriger son site internet avant de le mettre en ligne, l’autre de contrôler toute sa communication pendant 10 ans (newsletters, catalogues, plaquette, mails importants…)Je supporte de moins en moins de trouver des fautes dans des livres, des journaux, des publications sur internet ou ailleurs. J’avais donc 2 solutions : continuer à râler dans mon coin, sport national s’il en est, ou agir. J’ai testé la première, sans grand résultat. Je suis donc devenue correctrice relectrice indépendante, pour apporter ma pierre à l’édifice de façon constructive, parce que c’est tellement plus agréable de lire un texte bien écrit, sans fautes !

Lire la suite du même auteur :

• Clé de l’orthographe 61 : tous, suite – Sandrine Marcelly
• Clé de l’orthographe 59 tout équipé ou tous équipés – Sandrine Marcelly
• Clé de l’orthographe 58 : c’est moi qui – Sandrine Marcelly
• Clé de l’orthographe 57 : la virgule dans les précisions – Sandrine Marcelly