La nuit est tombée depuis déjà quelques heures. C’est une nuit profonde, sans aucun nuage et où la lune vient de faire son apparition.
Elle est là, majestueuse, toute ronde dans sa robe de couleur jaune.
Dans le quartier où se déroule notre histoire, rien ne bouge. Tous les habitants des maisons qui le composent sont partis se coucher il y a un bon moment.
Aucun bruit, aucun son ne vient perturber leur sommeil. Que cela soit l’enfant qui ira à l’école le lendemain matin ou l’homme qui ira travailler, rien ne bouge dans cette nuit du 10 janvier.
Excepté peut-être un léger bruissement qui, peu à peu, s’intensifie pour ensuite s’arrêter ou plutôt se poser dans un endroit déterminé, un certain jardin…
Si les propriétaires de ce dernier avaient été réveillés, s’ils s’étaient trouvés dans le lieu en question, ils auraient alors entendu cette légère brise et après avoir bien tendu l’oreille, ils auraient compté trois petits souffles.
Ceux-ci ont touché le sol et se tiennent maintenant près d’un amas de terre fraîche où des bulbes de jonquilles ont été plantés la veille.
On devine aisément, vu son aspect, ce qu’il y a en dessous.
Soudain, un quatrième souffle semble en sortir. Peu à peu, il s’amplifie pour rejoindre ensuite le petit groupe qui l’attendait.
Puis, d’un seul élan, tels des oiseaux quittant les branches de l’arbre pour s’envoler, nos quatre brises abandonnent alors le jardin pour se diriger tout droit vers la lune avant de s’enfoncer dans la nuit d’encre.
Tout en s’éloignant de la Terre, une des jeunes brises dit alors à celle qui les a rejoint quelques instants auparavant et qui restera avec elles, désormais :
“Tu vois Praline, ce n’est pas difficile d’aller au Paradis.” …
Je viens de relire ce petit texte et il y a une petite erreur. Merci d’avance Alain pour la corriger : “Tout en s’éloignant de la Terre, une des jeunes brises dit alors…” au lieu de :”une des jeunes bises…”
Voilà une recette à mille et une facettes ! Merci pour le partage Odile !
sont-ce les âmes de tes animaux qui hantent les jardins ?