Moi, je marche, animal de carnaval, en campagne silencieuse,
Pour idéaliser ce moment, je pense à toi, marginale heureuse,
Arriver auprès d’un arbre, je rebrousse chemin de peur de m’y perdre,
On a vu des gens tourner jusqu’à la mort autour d’un tronc, sans pouvoir retrouver leur chemin,
Revenu au bord d’un champ me voilà rassuré, l’odeur des benzopropylènes me donne faim,
Je m’acote à la trace d’un vieux talus et me délecte du chant des oiseaux disparus,
La terre est terreuse, je la scrute attentivement et j’aperçois un cloporte disparu,
Une fleur, petite pensée sauvage, distrait mon attention puis s’évapore, disparue,
J’ouvre ma boite de soja bonsanto et y ajoute une bonne tranche de rôti 50% eau, 10% sulfite, 22% huile de palme et le reste constitué de boeuf Brésilien,
Rassuré, je mange et pense à toi, marginale heureuse et je me contente d’un rien,
Un tracteur passe labourer le sol parfaitement stérilisé, suivi d’une nuée de corneilles disparues,
Je bois le contenu de ma gourde, de l’eau dessalée pompée directement en Arctique,
C’est moins chère, il n’y a plus d’eau utilisable, chez nous, on a dépassé un point critique,
Des drônes d’abeille butinent un rang de cerisiers génétiquement modifiés,
Je lève le camp et croise des chasseurs qui poursuivent un groupe de lapins robots,
Remboursée par la sécurité sociable, la chasse permet de partager un moment et quelques mots,
Un grillage me sépare d’un bois en carton pâte où des gens en treillis combattent des droïdes au paintball,
J’entends tambouriner la pluie, une protection recouvre les parties accessibles à pied,
Une fois protégé dans mon automobile, je peux accéder aux autres zones situées entre les îlots,
La pluie acide lave mon véhicule étanche, même l’air est contaminé au contact de l’eau,
En autopilote, je regarde le paysage qui défile et je pense à toi, marginale heureuse,
Tu vibrais au soleil et buvais la pluie, tu faisais naître des êtres aux formes infinies,
Ta majesté peinte en souvenir, dans les musée, arrache mon coeur de te savoir partie.
©Stephane
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Merci beaucoup Hubert et bonnes fêtes à vous également.
Stéphane
Très poétique, de la fantaisie, de la fantasmagorie, une pointe de surréalisme, un univers qui vous est profondément attaché et qui nous emmène au pays de l’imaginaire,
Bonnes fêtes de fin d’année.
Amitiés poétiques,
H-T.F