Au delà des océans
Elles naissent entre les seins de dunes arides
Ces femmes dépeintes par les on-dit
Combien de vers ont baisers ces sylphides
Brûlantes, au sable flou de rêveries?
Vous les trouverez sous ces voiles chauds
Vêtues de ces colliers d’encens lascifs
Qui donnent le tournis bleu aux berceaux
Et la violente impuissance aux récifs.
Ici où le soleil tourne de l’œil,
Sous les robes, de musc froid, parfumées
Elles s’embrassent dans l’ombre des feuilles
Au sel de lèvres encore inconsumées.
Les jets de geyser ont trempé leurs corps
De senteur, au feutre enivrant du poivre.
Que cent hommes prient pour se faire cadavre
En suçant les eaux dorées de ces pores.
Ô Muses dans vos mèches échevelées,
Ces rubans de sphaignes, aux fièvres enfouies
Dont les charmes camphrés non décelés
Chauffent le mystère des désirs inouïs
Ces essences ont foudroyé les torses
De rêveurs saouls, abandonnés et nus
Ils n’ont pour vivres qu’une infime écorce
De songe amoureux pour ces inconnues.
Aldrick LM