Dans une île au couchant, royaume de la mort
Où règne l’or en maître et la force et le nombre,
Un être vit si grand que se levant son ombre
Couvre d’est en ouest, tout, du sud jusque au nord.
Rien que de lisse et beau, rien ici que d’accort.
Pourtant je vois, tapie au cœur du géant – sombre !
Rêvant de sang, de pleurs, de fureur, de décombre,
Polycéphale horreur l’hydre aryenne qui dort.
Le mérite à cet être en Hesper tient lieu d’âme.
Adorant Bélial, il emprunte à l’infâme
Dont il se croit l’Élu son visage animal.
Arrogant, vain, cruel, tout en lui n’est qu’outrance
Et le démon qu’il sert l’aime d’aimer si mal,
D’avoir fait de la Terre un puits d’indifférence.
© 2013 – Z2KP51D5
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