Evolution de la condition “paysanne” depuis les années 50…
Né en 43, ayant été un des rares enfants de ce milieu à être embarqué* dans l’ascenseur social et ayant vu hier soir un document bien fait sur l’évolution de la condition “paysanne” de puis cet après guerre, mon but n’est pas de résumer voire plagier cet intéressant travail de synthèse mais de dire que la condition de salarié ou d’employé a suivi un chemin similaire, mêmes errements, mêmes espoirs en la technologie, mêmes duperies…
Une différence de taille serait cependant de relever avec le monde urbain, plus concentré, davantage structuré, autour d’entreprises, industrielles, commerciales et même d’activités tertiaires, qui le rend plus apte à “faire face” quand le désarroi est d’emblée collectif, plus apte à des réactions groupées, s’exprimant par la force , voire la violence. Des comportements que l’isolement ne permet pas ou peu dans le monde paysan.
Ainsi la réaction de l’isolé du monde rural, de l’agriculteur perdu au milieu de ses hectares dont il est rarement propriétaire, ou qui est devenu entrepreneur sans salarié, dépassé par ses monticules de factures impayées, n’a-t-il comme échappatoire que le suicide, sans assistance, celui du désespoir et de la désespérance. Serait-il né samouraï quand son destin est tragique ?
Avec les trente glorieuses, force est de constater que s’est forgé un monde en trompe-l’oeil qui aujourd’hui n’a plus que le goût de l’amertume… Goût amer qui, de plus en plus, les masses désespère.
Ayant insisté sur l’isolement du paysan, ancien comme celui d’aujourd’hui, on va aussi observer que la carte du “collectif” jouée par ceux de la ville au siècle passé est en cours de relégation. Communément on pense maintenant qu’on s’en sortira mieux “seul”, et aux autres de se démerder !
En réalité, à la campagne comme à la ville, tu te retrouves aujourd’hui bien fragilisé, homme comme femme, jeune comme sénior.
La technologie a trop donné en trop peu de temps. Le monde n’a pu suivre les “extravagances” de quelques-uns entrepreneurs qui, insatiables de fric, font toujours le pari… de cette P. de technologie
Aujourd’hui il est clair que le monde vit une crise au mille visages (qu’il n’a vu venir ou voulu voir venir ! Plutôt ne sait pas quoi faire d’autre !). Comme un ado mal rasé en pleine crise de puberté, il ne sait ce qu’il lui arrive, ce qu’il va devenir devant ce mal-être et sans idée d’une amorce de remède.
C’est néanmoins certain, il va s’en sortir ce monde, car il n’a pas vocation à demain disparaître… Mais pour une grande majorité de l’humanité que l’urgence est grande de le “réinventer” . Autrement !
R. Guillet**
* rural et insulaire, d’où le choix du vocabulaire “d’embarqué”!
** Dr. Ing. RD (énergie), DEA d’économie, écrivain
Moi qui témoigne et qui avec mon ascenseur social ai vécu, vu sous plusieurs angles la période ici éclairée, oserai-je avouer, en ces dernières années, vivre un ressenti digne de l’iconoclastie !
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