Plus qu’ une et il en aura 90…
En effet, courage, une année encore et il sera
nonagénaire. En attendant, les années, la jeunesse,
la santé, les ambitions, les projets sont allés à vau – l’ eau.
Ses lunettes sur ses petits yeux, il fait tout de même les mots
croisés quotidiennement après sa sieste à 14h00, et regarde aussi
la télévision pour égrainer les minutes d’ une journée au trop long cours
selon lui. Chaque jour se faisant et passant, il se dit à la fois qu’ à son âge, c’ est
une aubaine et peut être un supplice. Mais bon, il y a la télévision et le journal qui
agrémentent son quotidien de pour ainsi dire octogénaire. Sa famille ? Il n’ en n’ a pas,
ne s’ étant pas marié et s’ étant querellé avec sa fratrie. Alors, il poursuit chaque jour, assidument,
de compléter de ses lettres trouvées, le damier noir et blanc du journal. Il en a fait de ces jeux depuis
qu’ on lui met le journal dans la boite aux lettres. Ses voisins ? Il les entend parfois mais ne les voit pas.
Il ne sort que très rarement et se fait livrer ses courses. Et même là, il ne trouve pas quoi dire au livreur sinon
un bonjour et un merci de circonstance. Alors, pour se changer les idées, il soulève le rideau de la fenêtre de la cuisine
et regarde en direction de la route.
Quelques jours et même plusieurs ont passé. Il n’ ouvrait plus sa porte au livreur. On ne le voyait plus non plus le nez collé à la fenêtre.
Un matin, les pompiers ont défoncé la porte de son appartement. Il était mort la veille de son anniversaire auprès de sa compagne de tous
les jours…la solitude.
“…auprès de sa compagne de lous les jours…la solitude”
Beau texte émouvant, Fabrice.
Ce nonagénaire était un être robuste.
Au combien vrai tout ceci…Hélas…
Ta façon d’écrire ne s’apprendra jamais dans aucun bouquin…Continue à nous délivrer tes messages de la sorte, moi je les reçois bien et ne dois pas être le seul.