55. Lynda Ait Bachir – “Toi qui me fait tant de mal”

Toi qui me fait tant de mal

Oh, Tu me fais tant de mal !
Je t’ai vu arracher les plus belles feuilles de mon bel âge l’une après l’autre,
Je n’ai rien pu faire pour t’en empêcher.
Aujourd’hui j’ai perdu tout mon feuillage,
Sur ma tête tombe la neige,
Je n’ai que des branches dénudées par le vent glacial de tes paroles,
Qui tous les jours m’arrachaient le peu de chaleur qui restait en moi. Aujourd’hui j’ai plus que jamais froid,
Mon monde rempli de désarroi,
Souvent je perds même la foi, en ce que demain m’apporte !
Tu m’as amputée de mes rêves, ta langue qui comme le glaive, écorche sans trêve, mon âme et mon moi.
J’ai longtemps saigné en silence, sans que personne n’apaise mes souffrances,
Ma plume seule connaît mes maux,
J’ai trouvé refuge dans l’écriture, pour mettre un baume à tes écorchures, mon pauvre cœur n’en peut plus.
Ma jeunesse est clamsée devant mes yeux, souvent elle me criait secours, j’étais bien insouciante ;
Ce matin je suis passé me recueillir sur sa tombe, je l’ai trouvée pâlissante ;
Devant mon visage blême et mon front consterné, devant la malignité de mes jours ;
J’y ai déposé quelques fleurs et quelques vers en hommage, elle était la douce flamme qui animait mon âge.
J’ai pleuré à chaudes larmes, dans un silence étouffant, j’ai même oublié son visage ;
Ô ! Qu’elle était belle ma jeunesse,
Elle avait plein de beaux rêves,
Elle volait comme un papillon, dans son printemps aux fleurs sauvages,
Aux parfums rares et envoutants, invitant aux merveilleux présages
Prédit par sa folie et sa sagesse,
Oh oui, elle l’était ma jeunesse, aussi folle que sage,
Aussi belle que femme, aussi parfumée qu’ingénue,
Aussi attirante que pudique, aussi enivrante qu’enchanteresse ;
Elle était comme une fable, tantôt rieuse, tantôt porteuse de belles morales,
Son parfum remplissait tous les champs,
Se répondait dans tout le voisinage,
Alors je l’ai pleuré, je n’avais que ça, je la pleure même cette nuit !
Car tu la fais fuir sans me convier,
La femme en moi aujourd’hui, souffre plus que jamais ;
De l’arrogance de ton mâle,
J’ai vu ma vie passée, sans rien pouvoir changer ;
Oh, tu m’as fait et me fais encore trop de mal !
De grâce, veux-tu cesser, par miracle t’arrêter,
Peut-être ai-je un espoir !
Je mène la vie d’une condamnée,
Pour un crime jamais commis ;
C’est trop de peines endossées ;
Dieu du ciel et de la terre,
Puissent mes larmes vous attendrir ;
Délivrez-moi de tout supplice !

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Rami Ahmed
Invité
4 juin 2015 19 h 47 min

Je lisais ce poème sans difficultés de compréhension de texte, l’auteur m’a bien mis dans le sujet avec des mots et phrases bien choisis en termes de qualité. Pour ce qui est de la technique l’écrivain a adopté le style des poètes moderne.
Félicitation lynda pour ce travail extraordinaire

RAMI

mediatus sameme
Invité
mediatus sameme
4 juin 2015 0 h 54 min

Il s’agit d’un écrit très expressif aux termes de qualités très compréhensible pour les lecteurs. Sentiments mis exergue et message transmis bravo Lynda. Bonne continuation.

serai Hocine
Invité
4 juin 2015 0 h 27 min

Lynda Ait Bachir…j’espere que le printemps viendras a ton secours et une belle vêtue verte d’espoir fera ton bonheur!! merci pour cette agréable lecture!! bon courage!