42. Karine Van de Velde – “Dunes et forêts”

Dunes et forêts

Collines verdoyantes, forêts florissantes.

Dunes langoureuses, sable fin et mordoré

Fleuve dégoulinant d’eau poissonneuse.

Craquelure de la terre ocre de l’oued desséché.

Nature généreusement envahissante.

Nature avaricieusement cachée.

L’homme détruit la mauvaise herbe, folle avoine poussant avec gourmandise.

L’homme plante la graine nourricière, sorgho, mil, et regarde désespéré le plant mourir.

Vaches et chevaux sont repus, couchés au soleil d’une Europe surabondante.

Dromadaires et chèvres errent, à la recherche de la maigre alfa, herbe brulée au soleil d’Afrique.

Course des gens, des êtres, course à la consommation fébrile, voitures fumantes et avions décollant vers d’autres ailleurs.

Démarche nonchalant de la caravane, au rythme du ciel, aux chants des femmes, blatèrements des camélidés, crissement du sable sous la sandale targuie, rire des enfants, heureux du départ.

Crise, économique, de nerfs, caprice de l’adolescent face à la nouveauté.

Rires, sourires de l’enfançon heureux de sa famille, blotti au sein de sa mère.

Désir du toujours plus, du toujours mieux, addiction, intoxication médiatique, engloutissement d’images, d’informations.

Besoin d’atteindre le puits, de boire, un peu avec parcimonie, de faire le thé, de cuire le pain dans le feu de bouse, de regarder les étoiles pour la route du demain.

Folie universelle de la course hypnotique du monde.

Douceur universelle des peuples nomades dans la ronde elliptique des astres.

…une maison de banco avec une parabole…

Si différent

Et pourtant

Si proche.

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