Une rose a pleuré des larmes de rosée,
Toute empourprée matin par des hontes à maudire :
Elle avait, inconscience, dès l’aube, osé
S’ouvrir au bourdon qui musardait, sans mot dire,
Dans les massifs buissonneux de son désir
Et, dit-on, y prit quelque coupable plaisir.
Est-ce raison pour l’envoyer dans l’enfer de Dante ?
Certes non mais, Soleil sortant de son sommeil
Voulut flétrir de sa faute cette impudente :
Retenant lors son souffle et ses rayons vermeils,
Il se refusa donc à sécher ses pétales
Duveteuses comme joues sur col de sépales.
Sur ce velours moiré brillaient sans fin ces pleurs,
Diamants d’un cœur se refusant à faner,
Appelant la main pour consoler sa douleur,
Un nez pour son parfum en rien boucané
Faisant de cette la rose, malgré ses fredain’,
La plus belle parure des jardins d’Eden.
© Christian Satgé – novembre 2018
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Bonjour Christian superbe poème dont la forme est une fine texture comme une peau soyeuse e d’une rose odorante. Et des vers dont la profondeur me réjouit l’âme . Avec les belles images et avec les fines sentences ça me rappellent un temps d’or des oeuvres magiques
Bravo mon ami poète et continuez à nous émerveiller avec vos beaux vers et avec votre sublime muse
Agréable journée
Mes sincères amitiés
Fattoum.
Merci Fattoum pour tant de délicatesse dans vos propos et surtout pour votre indéfectible fidélité à me lire.
Bonjour, je ne peux lire ce texte magnifique sans évoquer Ronsard… bravo. Lyse.
Complètement d’accord avec vous Lise !
Merci Dorian de ce charmant chorus et heureux que mes modestes vers aient quelque écho. Au plaisir de vous lire…
Vous êtes bien trop aimable Lise avec le rimeur que je m’efforce d’être à l’ombre des grands anciens. Celui que vous évoquez n’étant pas celui qui fait le moins d’ombre au-dessus de mon crâne.