Un Noël pas comme les autres.
En cette veille de la Nativité, chacun prépare Noël. Dans les maisons, les enfants qui sont en vacances, décorent le sapin. Les guirlandes et les boules , ainsi que les autres objets qui l’orneront, sont sortis du placard où ils avaient été rangés l’année précédente.
Dans les villes, à l’intérieur des magasins, des personnes vont et viennent les bras chargés de choses diverses. A les voir s’agiter de la sorte, on dirait des fourmis qui s’activent laborieusement.
Très loin au-dessus de cette effervescence, le Père Noël a convoqué tous ses hommes. Assis sur un nuage, une lettre à la main, il les attend l’air songeur. A côté de lui, sur le tapis cotonneux que forme le cumulus, des centaines de sacs sont ouverts et nous pouvons deviner, sans peine, toutes ces enveloppes qui attendent une réponse.
A l’approche de ses compagnons, il leur dit :
– “Vous savez comme moi ce que contiennent toutes ces lettres. Il faut donc satisfaire cette nuit, toutes ces petites filles et tous ces petits garçons qui nous ont écrits du monde entier.”
– “Oui Monsieur.” répondent à l’unisson tous les hommes habillés comme lui d’un pantalon rouge accompagné d’un long manteau de la même couleur et dont le bord des manches pour ce dernier, ainsi que celui de la capuche, sont blancs.
– “Bien, cela va être l’heure. Il va falloir vous mettre en route sans plus tarder Messieurs. Je vous souhaite une bonne nuit ainsi qu’un bon voyage.”
– “Merci Monsieur.” Et sur ces dernières paroles, les Pères Noël se dirigent vers un autre nuage, plus important que celui où ils se tenaient auparavant et où des navettes spatiales les attendent.
La longue nuit de Noël va pouvoir commencer…
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Le soleil est couché depuis longtemps déjà. Tout est calme sur la planète bleue. A l’inverse de sa voisine, la planète Launcha qui a une moitié de jour et une de nuit, ici, il fait noir pour tout le monde.
Dans un village, la neige qui avait tant tardé à venir est enfin arrivée. Elle est là, toute immaculée sous le ciel couleur d’encre.
Non, ce dernier n’est pas tout à fait sombre car des étoiles commencent à le percer. Là, au nord, c’est l’Etoile Polaire. Et ces constellations, dont l’une fait penser à un toit de maison, c’est Orion. Quant à celle-ci, qui rappelle la lettre “W”, c’est Cassiopée !
Tiens ! Madame la Lune vient de faire son apparition. Elle est là, ronde, dans tout son éclat qui rappelle un diamant. Telle l’Etoile du Berger qui guidait les trois Rois Mages, elle s’est levée pour éclairer le chemin aux Pères Noël.
Le long manteau blanc s’étend à perte de vue. Il fera la joie des enfants et des plus grands qui la découvriront demain matin.
Demain matin… Ces deux mots ont un sens magique pour celles et ceux, jeunes et moins jeunes qui ont hâte d’y être. Car dans quelques heures, ce sera enfin Noël pour chacune et chacun.
Cette fête, si loin sur le calendrier, qui se situe peu de jours avant la fin de l’année… Quand elle est là, on aimerait qu’elle dure éternellement afin de pouvoir la graver dans son coeur à tout jamais :
Noël ne revient qu’une fois l’an !
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Dans le village, rien ne bouge. Ses habitants se sont couchés après avoir assisté à la Messe de Minuit et réveillonné.
C’est donc l’obscurité complète derrière les fenêtres dépourvues de volets. Pourtant, une seule attire le regard. C’est derrière elle, en effet, qu’est dressé le sapin. Avec ses guirlandes multicolores en forme de petites lanternes qui clignotent de façon intermittente, il jette comme un halo de lumière dans la pièce obscure.
Au pied de la cheminée où un feu s’éteint peu à peu, des souliers sont sagement alignés les uns à côté des autres. Il est amusant de les voir ainsi car la taille est différente pour chaque paire.
On devine aisément que des enfants, puis des adultes, les ont déposés là afin que le Père Noël puisse les remplir de friandises.
Pendant ce temps, là-haut dans le firmament, un objet volant non identifié s’approche du groupe de maisons à vive allure. Arrivé à destination, il se stabilise dans les airs, retenu comme par de quelconques fils invisibles.
Un homme à barbe blanche et vêtu de rouge commence à sortir de l’appareil… en se déplaçant comme un oiseau ! Eh oui ! Notre bonhomme vole comme le ferait n’importe quel oiseau.
Il se dirige maintenant vers un des toits recouverts de neige. Le Père Noël, car c’est lui, se laisse glisser dans le conduit d’une cheminée. Peu importe si celui-ci est étroit ou non, notre bonhomme a, en effet, la faculté de passer sans problème.
Arrivé à l’intérieur de la maison, il commence sa distribution. Dans les souliers, il dépose les sucreries aimées par tous : chocolats, bonbons… Puis d’un claquement de doigts, il fait jaillir un jouet qui a la capacité de se transformer en ce que l’on désire.
Ce présent, si pratique car il réunit tout en un, sera pour le petit garçon de la maisonnée.
Pour la petite fille, c’est une poupée qui fera son bonheur. Autrefois, les cheveux de ces dernières étaient en nylon synthétique. Aujourd’hui, c’est une chevelure qui se rapproche de celle de l’être humain qui est implantée sur le crâne.
Par un procédé magique, on peut donc la coiffer, la couper à loisir. Car cette chevelure pousse !
De plus grâce à une nouvelle énergie, la rhéenour, les poupées parlent, marchent… sans usure.
Il suffit d’appuyer sur un bouton pour mettre en marche ou arrêter. C’est tout.
L’ère des piles est révolue !
Notre bonhomme a terminé son travail. Il regagne la cheminée, et par le même procédé qu’il avait en venant, il parcourt le village dans son entier afin de poursuivre sa besogne.
La nuit touche à sa fin. Notre Père Noël a distribué tout ce qu’il avait. A bord de sa navette spatiale, il va maintenant retrouver tous ses compagnons qui, comme lui, ont travaillé et qui l’attendent maintenant au-dessus de la Terre.
Ensemble, ils iront rejoindre leur chef qu’ils avaient quitté la veille au soir.
Le jour est levé depuis longtemps au village quand chacun découvre avec ravissement ses présents.
Les enfants ont vu la neige derrière les fenêtres. Habillés de vêtements chauds et le ventre rempli d’un bon petit déjeuner, ils se précipitent tous vers cette grande dame blanche qui les attend.
Et c’est alors que débutent de nombreux jeux : luge, ski, fabrication de bonshommes de neige…
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A des milliers de kilomètres de là, un groupe de femmes et d’hommes lève les yeux vers le firmament.
Etonnés, ils voient de gros nuages sombres s’approcher. Si le ciel bien des années durant était obstinément bleu, aujourd’hui, il est recouvert d’altostratus.
Et voici que la pluie commence à tomber, régulière et rafraîchissante pour ces personnes n’en croyant pas leurs yeux.
A côté d’elles, un enfant joue accroupi dans le sable. Ses petites mains foncées en forme de coupe, il essaie, en vain, de retenir le liquide transparent qui s’échappe à travers ses doigts.
Le petit garçon rit, émerveillé de sentir cette chose si fragile et si nouvelle pour lui et les siens…
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L’endroit est désert. Depuis longtemps déjà, les habitants de ces lieux sont partis s’installer ailleurs.
La ville n’est plus. Des blocs de pierre, de la poussière, remplacent les maisons qui, autrefois, se dressaient dans les rues.
Dans ce décor dévasté, un char reste. Symbole de douloureux événements qui se sont déroulés dans ce pays, il n’y a pas si longtemps que cela…
Dans l’espace, un satellite continue sa route. Telle la comète de Halley qui revient tous les soixante-seize ans, il repassera maintenant l’année prochaine sur la Terre.
Les navettes spatiales sont à l’intérieur ainsi que les Pères Noël. Ces derniers se reposent après s’être restaurés et rafraîchis mais surtout après avoir parcouru le monde entier la nuit précédente.
Le chef des Pères Noël est content. La mission terrestre qu’il avait à effectuer avec tous ses hommes s’est bien passée.
Alors que l’engin spatial s’éloigne de la planète bleue, il sort de la poche de son manteau une lettre qu’un enfant lui avait envoyé plus d’un mois auparavant.
Une lettre qu’il connaît par coeur, tellement il l’a lue maintes et maintes fois.
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“Cher Papa Noël,
J’espère que tu vas bien. Moi ça va, merci.
Comme tu le sais, chaque année, je t’envoie une lettre pour te demander des cadeaux.
Mais cette fois, c’est une demande inhabituelle que je te fais en plus.
Voilà ! Hier, j’ai regardé la télévision avec Papa et Maman. J’ai pleuré car il y avait des images tristes.
On voyait des enfants qui mouraient de faim et de soif. Alors que moi, tous les jours, j’ai à boire et à manger.
Et puis, pourquoi toutes ces guerres un peu partout dans le monde ? Moi, j’aimerais bien qu’il y ait la paix.
Pourquoi certaines personnes n’aiment-elles pas les gens de couleur ?
Moi, j’ai un copain qui s’appelle Joachim. Il est portugais comme son papa et sa maman et on s’entend bien tous les deux.
J’ai la chance d’être en bonne santé et de n’avoir aucun handicap, alors que ma tata Lalie est trisomique.
Alors Papa Noël, si c’est vrai que le 25 décembre nous fêtons la naissance du Petit Jésus, pourquoi tout cela, toutes ces injustices ?
Tu sais, je serais vraiment content si l’on vivait dans un monde où toutes les personnes se tiendraient par la main, et où il n’y aurait plus de guerre, plus de famine, plus de personnes handicapées…
Je sais que tout cela est un rêve impossible. Aussi dans ma tête, je souhaite de tout coeur que le jour de Noël soit un jour de fête pour chacun.
Comme cadeaux cette année, j’aimerai s’il-te-plaît avoir un vélo pour pouvoir en faire avec mon papa. Et puis un train électrique pour jouer avec mon papi.
Comme friandises, tu le sais, des chocolats au praliné.
Je te remercie d’avance mon Papa Noël et te souhaite une bonne route.
Je t’embrasse bien fort.
Anthony.”
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Le souhait de l’enfant a été réalisé.
Tous les Pères Noël qui parcoururent le monde cette nuit-là, apportèrent avec eux la Paix et l’Amour dans le coeur de toutes les personnes du monde entier.
Les hommes s’entraidèrent et les problèmes de conflits, de famine, de misère ne furent plus que de mauvais souvenirs.
Le handicap disparut lui aussi et les êtres qui en étaient atteints retrouvèrent ce qu’ils avaient perdu : l’ouïe, la vue, la parole, l’usage des membres.
Depuis, il fait bon vivre sur la planète bleue , et dans le ciel de tous les pays volent des colombes…
Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés
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