Trace de l’effacement – Laurelise Chalzib

 Trace de l’effacement          Laurelise Chalzib

L’usure sur la marche de droite

Cette trace de l’usure par les pas

Les pas sur la marche de droite de l’église

Celle du  village abandonné, en ruine.

Usure non mesurable, épaisse pourtant.

Il y avait une fois un peu comme cette trace

Une personne, sorte de fantôme erratique

Tout en effacement, en gommage,

Aux masques multiples certes,

Mais quand ils tombent, étrange inquiétude…….

Malgré la volatilité,  l’inconstance fréquente:

L’immense impossibilité de se mouvoir

Ni d’entrer, ni de sortir

Ni d’avancer, ni de reculer.

Pétrifiée ad eternam !

Cet hère au vol brisé,

Dont la récolte vaine se solde par un gain nul

Les frondaisons subtiles l’ont entendu.

Hère solitaire loin derrière,

Fragmenté, intouchable.

Inassignable

Ce fantôme était comme l’usure tangible de la marche

La trace des larmes sur le visage

Le trait majeur, celui du ruissellement

Le ruissellement de la douleur enfouie,

Qui prend sa source dans le tragique

Voici ce que je retins de ce moment.

Les larmes comme les pas des gens

Dans ce mouvement concave

Avaient doucement creusé  qui la peau

Qui la pierre

Et figé dans le temps cette trace de l’effacement.

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4 Commentaires
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Aure
Membre
25 avril 2016 12 h 00 min

Le titre
me faisait rêver

le contenu
est tout aussi
inspirant

superbe texte

Invité
24 avril 2016 21 h 51 min

j’aime cette opposition entre le minéral et l’organique
cette graduation _traces à la fois graves et belles
roche, de pénombres spatiales & temporelles
très bleutées

Véronique Monsigny
Membre
24 avril 2016 17 h 18 min

Ces traces de l’effacement dans la pierre, dans nos rides, dans nos cœurs… temps qui passe qui nous fait souffrir mais donne sa valeur à tout ce qui vit.
” L’or, l’argent, l’airain, le fer, l’étain et le plomb, tout objet qui peut aller au feu, vous le ferez passer par le feu pour le rendre pur” (Nombres, 31). Très beau texte à méditer, merci Laurelise !