Tolérance ne me quitte pas – Anne Cailloux

Il y a des matinées où mes atomes s’absentent, sortis pour une durée indéterminé.                                                          Il y a des matinées où j’avance sur un terrain miné                                                                                                           Il y a d’autres jours où le destin change son fusil d’épaule où j’avance sur un terrain rimé.

Dans ces matinées, le soleil bascule, bouscule la terre, m’emportant dans des chemins inquiétants, égrainant mes mots dans un clair obscur changeant le sens de mes paroles, les couleurs se fanent, aucun échappatoire n’est possible. Alors avec une pirouette et mes yeux émeraude je vous enveloppe de miel. je vous charme, donnant l’illusion d’un fait volontaire, Napoléon me donne raison avant de partir pour Ajaccio.

Dans ces matinées là, ma mémoire part dans un horizon interminable ou les dénigreurs prennent formes dans une folie mentale incontrôlable, les fruits de ma pensée sont des grenades qui explosent, le puzzle restera éparpillé, prisonnier dans le big bang de mon cerveau.

Dans ces matinées là, il y à aussi, quelques fois, parfois,… TOC TOC, vous avez dit quoi ? Combien j’ai de doigts, attendez je vais compter et recompter au cas ou !

Les gens me regardent, ils sont mes contempteurs, le monde ne me comprends pas, je me TAIRE dans le noir, dessinant des pamphlets avec mon sang.

Il y a d’autres jours ou j’embrasse une dimension nébuleuse, par mes mots, mon monde devient plus beau, mes rimes se teintent de vers, mon regard est adouci par des poussières d’étoiles, je brise alors ce mur imaginaire que je bâtisse quand les incubes me visitent et parfois, édifier par le regard des autres.

Des fleurs poussent sous mes semelles et dans la fêlure de mon crane.

Nous étions des millions dans ma tête…

Ces regards si dures, les sourires en coin, en douce sans aucune bonté, pour tous ceux qui ne sont pas comme les autres, pour les gros, les boutonneux, les handicapées physiques, moteurs, les malades mentaux , les vieux, les SDF, ceux qui parlent seuls et tant d’autres. Le monde, la télévision nous donne un prototype qui font suivre à la lettre, soyez mince, beau, suivez le mouton de devant surtout et taisez vous. …

La définition de la tolérance au sens littéraire ? C’est ce qui nous différencie des animaux. Moi je penserai plutôt le contraire…

Le respect et l’amour n’est pas forcement là où on l’attend et peut sauver d’une mort certaine.

C’était il y a quelques années dans un centre d’handicapé, Frédéric 37 ans accident de moto, paraplégique depuis 6 mois.. Une pêche d’enfer un humour à rendre vie à son prochain.

J’arrive 7h15, bonjour général, je me prends un petit café au distributeur, il me dit bonjour beauté, je répond salut beau gosse, tu veux un café ? Il me répond quelque chose comme : Ha oui je veux bien, alors je lui dit : Si tu veux un café, tu te lèves et tu viens le chercher… éclat de rire. C’est ce jour là, avec ce rire, qu’il acompris qu’il aurait le courage de vivre, que ce n’était pas un drame, mais un cadeau pour une seconde vie.

Il a emporté dans son sillage nombre de malades, autodérision ou le personnel prenait part. Course en fauteuil roulant, bloquant ce fameux Frédéric pour ne pas qu’il gagne.

L’humour est un remède précieux, et l’amour, je ne vous en parle pas…

Le rasta lui, construisait dans la vapeur de sa tête, un bateau pour les fils de dieu.. je lui donnais des conseils pour la décoration et mon sourire.

Dans une alchimie de volonté et d’envie, une transfusion d’amour peut sauver son prochain, lui apporter un peu d’empathie, de piété, ce petit plus qui le fera basculer vers le coté vie, si seulement nous étions un peu moins… un peu plus, nous pourrions aider nos futurs à devenir autre,

Je suis cette fourmi qui va mettre sa goutte d’eau pour éteindre le feu qui à pris dans la foret.

Ne rien lâcher jamais, même si on se sent seul parfois, car ne nous ne serons jamais dans notre tête, plus meurtris que ces gens là…

Suivez le mouton qui va dans l’autre sens.

Tamasté…

..

©Anne Cailloux

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Anne Cailloux

Anne Cailloux (334)

Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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8 Commentaires
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Philippe X
Membre
5 août 2018 5 h 13 min

“l’humour est le morceau de sucre qui aide la médecine à couler ” dans le cas présent il est l’exhausteur de goût, qui donne “du piquant” à votre rencontre.

Invité
3 août 2018 19 h 52 min

Wow qu’est ce qu’il est beau votre texte Anne plein de sagesse, de bonté et de tolérance, un texte touchant merci.
Douce soirée
Mes amitiés
Fattoum.

Christian Satgé
Membre
3 août 2018 7 h 44 min

Un texte qui donne la pêche quand on a du mal au cœur est toujours le plus beau des cadeaux. Et vous venez nous offrir ce présent-là, merci donc et bravo Anne.

O Delloly
Membre
2 août 2018 17 h 56 min

bel hommage, com dab, Vous savez honorer les instants
Ol