Tempête temporelle – Régina Augusto

Tempête temporelle

                    C’est la valse des temps, le temps présent, le temps passé le temps futur. Foutu temps qui n’en finit pas de changer. Cette fois c’est arrivé dans le train, bizarre non ? C’est la première fois que cela se produit ailleurs que dans ma maison sur la Landes. 9a va être duraille de voyager dans un train partit à une date et qui se retrouve à plusieurs. Je constate déjà les différences de temps, Les écrans télés sont placés plus haut et sont tactiles. Bon sang je rêve ! Voilà que le futur s’en mêle, les sièges sont de petits fauteuils anti gravité. Quel foutoir, le train en lui-même doit dater de 1880 environ, sa carcasse ne devrait pas pouvoir supporter la vitesse du T G V que j’ai emprunté il y a une heure à peine. Bon, au moins le wagon est vide, comme lorsque j’y suis entré. Je devrais regarder par la fenêtre pour tenter de reconnaître le paysage mais avec ces décalages du passé au futur je crains le pire. Quand je pense à la dernière fois où le continuum espace-temps s’est détraqué, j’étais bien à l’abri chez moi, avec nettement plus de facilité à comprendre et voir les méandres d’une tempête temporelle. Au moins chez moi j’ai des repères que je n’ai pas ici.

                         C’est drôle, je suis à la fenêtre et je distingue à hauteur de ce qui aurait dû être Orléans, une mégapole sous dôme qui flotte au-dessus d’immenses champs cultivés. Là je suis coincé, il vaudrait mieux que ce « vent temporel » se calme vite et que tout reprennent sa place. Nous devrions arriver d’ici trente minutes, et cette tempête s’est déclenchée quand j’entrais dans la gare, comme toujours elle me suit, où que j’aille elle ira jusqu’à ce qu’elle s’essouffle. Voilà mieux, voilà le passé qui revient en force, les planchers du train sont nus et des chevrons de métal apparents sont visibles le long de l’allée centrale. Bien je vais m’assoir et attendre que le « temps fous » reprenne son rythme naturel, il est vrai que depuis mon retour de mon périple sur les deux mondes jumeaux dans la constellation d’Alpha du Centaure, plus rien n’est comme avant, partout où je passe les choses changent et rechangent. Nouvelle et Tempus sont deux mondes fascinants mais étranges, un jour je vous raconterais ce qui m’est arrivé là-bas.

                      Je sors mon bouquin, je crois que je n’ai jamais autant lu que depuis mon retour d’Alpha. Je vais lire jusqu’à ce que l’on arrive chez moi, ma petite ville s’appelle Eternity ironie du sort je suppose. Voilà qu’en plus je me suis trompé de bouquin, celui-ci n’est pas ce que j’aurais lu en ce moment, tant pis cela m’occupera quand même. Un ami me l’a conseillé et m’a pratiquement raconté l’histoire comme à son habitude. J’éclate de rire en lisant attentivement le titre. “Retour vers le futur”

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Véronique Monsigny
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8 avril 2016 9 h 27 min

Beaucoup d’humour pour exprimer ce decalage spacio- tempotel que nous subissons tous passée la quarantaine, et qui s’accelere au fil des annees. Restons connectes amis poetes afin de ne pa nous perdre dans l’espace temps. Merci Regina, j’ai aimé ma lecture fictionnelle.