Sous les pavés la plage – Véronique Monsigny

Sous les pavés la plage (Véronique Monsigny)

 

Sous les pavés la plage d’où monte la marée

Humaine mais sans visage de parisiens pressés

Ils vont de rame en rame parcourant en tous sens

Cette ville dont le drame est fait de leur absence

 

Où vont-ils, qui sont-ils ces quidams bigarrés

Ils se pressent au matin dans ces wagons tassés

Ne voient ils pas le vide des regards en errance

Dont leurs lèvres sans sourire disent la désespérance

 

Ils sont tristes à mourir et ne cessent de ramer

Il suffirait pourtant qu’au hasard d’un arrêt

Allée verte ou Gaité, Bienvenue ou Raspail

Ils entendent le grillon qui chante sous le rail

 

Il suffirait qu’ils voient le soleil enflammer

Notre Dame  au matin,  rosace parfumée

Et le soir la jeunesse faire bombance et ripaille

De débauche de rires et d’amour en pagaille

 

Alors s’animerait cette houle paumée

La plage par la mer serait  empoissonnée

Paris retrouverait la fête et la rimaille

Qui en firent le lieu de toutes les épousailles

 

sous les pavés de la plage

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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mnemosyne69
Invité
18 novembre 2015 0 h 48 min

Bonsoir,
Je vous remercie d’avoir pris le temps de me répondre. J’ai défendu notre Capitale comme une lionne défend son bifteck !-:) en vraie parisienne et pour cause.
J’ai pour cette ville où je ne peux plus vivre, une très grande affection. Je suis arrivée à Paris Gare du Nord avec 200 francs en poche dans les années 1980.
J’étais à l’Armée du Salut pour survivre, des années difficiles qui ont pris la tournure de mes plus belles années.
Il y avait, l’amitié, les couleurs de Paris, les musées, les Grands Boulevards, les cafés, la Seine avec son bras magnifique, de merveilleuses rencontres avec de si belles personnes. Là où il me semblait n’avoir jamais ma chance, Paris m’a donné la force de me relever et j’y suis arrivée.
Cette ville est magique et vous avez bien de la chance d’y être encore.
Je tiens à m’excuser très sincèrement d’avoir mis trop de cœur à vous répondre si mal, avec sans doute des mots très, disons, durs, déplacés. Les provinciaux m’exaspèrent tant à parler de notre belle ville avec tant, trop de méconnaissances. Ils me fatiguent, un peu, parfois, un peu trop, je l’avoue.
Oui, je vous lis, car vous avez une très belle écriture, limpide. En me lisant, vous allez me trouver très brouillon, très jeune :) aussi.
Merci encore pour ce partage, on ne dit jamais assez merci pour ce qui est donné sans demande en retour. (je relis le poème)
Amitiés,

Valérie Naelle
Invité
16 novembre 2015 20 h 17 min

Bonjour ! -:)
J’ai longtemps vécu à Paris et je ne suis pas, entièrement d’accord avec votre poème. Avez-vous vécu plus de trente années à Paris ? Moi oui, qui suis une vraie provinciale. J’aime la ville de paris et pour toujours, pour ces lumières, son bruit, ses silences, ses petits coins de paradis que les provinciaux ne connaîtront jamais pour ne visiter que la Tour-Eiffel, le Louvre, les boulevards et les fameuses Galeries !
Voyez-vous il n’est possible pour un visiteur Parisien, d’avoir connu les gens du labeurs à 5 h du matin, le silence d’un premier janvier alors que le monde entier semble dormir et d’entendre avec un petit sourire discret, les vœux pour une votre nouvelle année prononcés par un serveur timide.
D’écouter parler de Paris par un vieux et grand monsieur qui vous conte son premier travail à ses 15 ans chez Coco Chanel ! De vous promener le long de la Seine, de terminer votre promenade jusqu’à l’île aux cygnes comme si c’était le dernier…
J’ai mille couleurs dans mon cœur, car j’ai mille souvenirs à ma ville, Paris.
Je vous réponds sans me relire, juste avec mes mots, à l’arrache ! Comme font parisiens dans les troquets que n’aiment visiblement pas certain… Parce que Paris restera toujours libre, et les Parisiens le savent bien !