Si un ange te disait
Tous tes jours sont comptés
Ton crédit épuisé
Toi, qu’est-ce que tu ferais ?
Ta coulpe battrais-tu
Pour tes méfaits commis
Tes dettes solderais-tu
Par tes économies ?
Quand le temps est compté
On en rougit de honte
On redevient Zachée
Pour solder tous nos comptes.
On calcule les pardons
Même les plus véniels
Gardés dans son giron
Qu’il faut rendre officiels.
On pense faire justice
On rassasiant le pauvres
Refoulés à nos portes
En bien mauvais apôtres.
On lègue tous ses biens
Pour partir les mains vides
Sans oublier les siens
Que l’on trouvait avides.
On récite les prières
Remisées au grenier
Pour invoquer le Père
Avant l’éternité.
On sème des adieux
Auprès de ceux qu’on aime
Et les larmes aux yeux
On écrit ce poème.
Ou bien rien de cela
Ce n’est qu’un jour nouveau
Qu’en conscience on vivra
Comme un dernier cadeau.
Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.
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“Profite de la vie, tu n’es pas éternel” disait un grand poète : je trouve que l’idée n’est pas mauvaise et son application évite de se poser trop de questions. Ai-je tord ?
Jean-Marie, bonsoir
Tu nous offres ici une méditation profonde sur la finitude humaine, un hymne à la conscience de notre mortalité.
Ton poème est une invitation à une introspection radicale, un appel à saisir l’instant présent avec une acuité nouvelle.
L’image de l’ange annonciateur d’une mort imminente sert de catalyseur à une série de questionnements existentiels.
Le “toi” interpellé est
chacun d’entre nous, confronté à l’inéluctable finitude.
Toi le poète, tu explores alors les réactions possibles face à cette annonce : regrets, tentatives de rédemption, actes de charité…
Tous ces comportements sont révélateurs de nos contradictions, de nos peurs, de nos espoirs les plus intimes.
Le vers “On redevient Zachée” est particulièrement significatif. Zachée, le publicain de petite taille qui grimpe à un sycomore pour voir Jésus, est devenu un symbole de la conversion, du désir de se faire pardonner.
Jean-Marie, tu suggères ainsi que la perspective de la mort peut nous pousser à une véritable métamorphose intérieure.
Ton poème est construit autour d’une alternance de registres : le lyrique, avec des vers mélancoliques et introspectifs, et le satirique, avec des pointes d’ironie qui viennent tempérer l’émotion.
Cette oscillation entre la gravité du sujet et une certaine légèreté te permet de maintenir une distance critique par rapport à tes propres interrogations.
Les derniers vers offrent une ouverture inattendue. La possibilité d’envisager chaque jour comme un “dernier cadeau” nous invite à sortir de la fatalité et à cultiver une forme d’optimisme.
Ce poème se conclut ainsi sur une note d’espoir, suggérant que la conscience de notre mort peut être une source de vie et de renouveau.
En somme Jean-Marie, tu nous livres un texte d’une grande richesse, où la profondeur philosophique se mêle à une sensibilité toute personnelle.
C’est un poème qui invite à la réflexion, qui nous pousse à nous interroger sur le sens de notre existence et sur la manière dont nous souhaitons vivre nos derniers instants.
Très beau poème pas très simple à commenter et à analyser, j’espère Jean-Marie ne pas trahir ta pensée.
Bonne soirée.
Solene🌹
S’efforcer d’être en accord avec ses propres valeurs pour mener une vie correcte au mieux, en vivant chaque jour comme un cadeau. C’est ma philosophie de vie .
Un poème qui exprime la pensée de beaucoup, et qui donne des pistes. A nous de rebondir
Face au Feu
Brulures des tentations
Enfin l’eau divine
Apaise l’Ame blessée
Kim Thomas NGUYEN
Bonjour
Effectivement c’est un très beau poème
Mais quand les dettes sont là, on voudrait déjà qu’elle soit partie dans un lointain souvenir et ne pas y revenir dessus
Voir que la justice fait son travail afin que toute vérité soit révélé au grand jour et mal puni, l’injustice réparé
Bisous bonne journée avec douceur
Mais de toutes façons, nos jours sont comptés.
Alors faisons tout cela et prions.
Magnifique poème en partage merci Jean Jean-Marie Audrain … Je partage… Illico
Merci pour ce poème. Si mes jours étaient comptes. Et bien. Je suppose que je ferai ce que tu proposes. Je penserais sûrement en 1ier à mon fils. Ma famille et mes amis. Et j’essaierai de faire le plus de bien possible. Mon avenir n’est pas entre mes mains. Je laisse l’univers décider. De tout.
Intéressante vision, merci