S’il n’y avait pas de demain – Jean-Marie Audrain

 

 

Si un ange te disait

Tous tes jours sont comptés

Ton crédit épuisé

Toi, qu’est-ce que tu ferais ?

 

Ta coulpe battrais-tu

Pour tes méfaits commis

Tes dettes solderais-tu

Par tes économies ?

 

 

Quand le temps est compté

On en rougit de honte

On redevient Zachée

Pour solder tous nos comptes.

 

On calcule les pardons

Même les plus véniels

Gardés dans son giron

Qu’il faut rendre officiels.

 

 

On pense faire justice

On rassasiant le pauvres

Refoulés à nos portes

En bien mauvais apôtres.

 

On lègue tous ses biens

Pour partir les mains vides

Sans oublier les siens

Que l’on trouvait avides.

 

On récite les prières

Remisées au grenier

Pour invoquer le Père

Avant l’éternité.

 

On sème des adieux

Auprès de ceux qu’on aime

Et les larmes aux yeux

On écrit ce poème.

 

 

Ou bien rien de cela

Ce n’est qu’un jour nouveau

Qu’en conscience on vivra

Comme un dernier cadeau.

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (579)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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19 Commentaires
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Brahim Boumedien
Membre
19 septembre 2024 22 h 31 min

“Profite de la vie, tu n’es pas éternel” disait un grand poète : je trouve que l’idée n’est pas mauvaise et son application évite de se poser trop de questions. Ai-je tord ?

Solene Maillard
Solene Maillard
Invité
19 septembre 2024 19 h 11 min

Jean-Marie, bonsoir

Tu nous offres ici une méditation profonde sur la finitude humaine, un hymne à la conscience de notre mortalité.

Ton poème est une invitation à une introspection radicale, un appel à saisir l’instant présent avec une acuité nouvelle.

L’image de l’ange annonciateur d’une mort imminente sert de catalyseur à une série de questionnements existentiels.

Le “toi” interpellé est
chacun d’entre nous, confronté à l’inéluctable finitude.

Toi le poète, tu explores alors les réactions possibles face à cette annonce : regrets, tentatives de rédemption, actes de charité…

Tous ces comportements sont révélateurs de nos contradictions, de nos peurs, de nos espoirs les plus intimes.

Le vers “On redevient Zachée” est particulièrement significatif. Zachée, le publicain de petite taille qui grimpe à un sycomore pour voir Jésus, est devenu un symbole de la conversion, du désir de se faire pardonner.

Jean-Marie, tu suggères ainsi que la perspective de la mort peut nous pousser à une véritable métamorphose intérieure.

Ton poème est construit autour d’une alternance de registres : le lyrique, avec des vers mélancoliques et introspectifs, et le satirique, avec des pointes d’ironie qui viennent tempérer l’émotion.

Cette oscillation entre la gravité du sujet et une certaine légèreté te permet de maintenir une distance critique par rapport à tes propres interrogations.

Les derniers vers offrent une ouverture inattendue. La possibilité d’envisager chaque jour comme un “dernier cadeau” nous invite à sortir de la fatalité et à cultiver une forme d’optimisme.

Ce poème se conclut ainsi sur une note d’espoir, suggérant que la conscience de notre mort peut être une source de vie et de renouveau.

En somme Jean-Marie, tu nous livres un texte d’une grande richesse, où la profondeur philosophique se mêle à une sensibilité toute personnelle.

 C’est un poème qui invite à la réflexion, qui nous pousse à nous interroger sur le sens de notre existence et sur la manière dont nous souhaitons vivre nos derniers instants.

Très beau poème pas très simple à commenter et à analyser, j’espère Jean-Marie ne pas trahir ta pensée.
Bonne soirée.
Solene🌹

Anne-Marie
Anne-Marie
Invité
19 septembre 2024 14 h 51 min

S’efforcer d’être en accord avec ses propres valeurs pour mener une vie correcte au mieux, en vivant chaque jour comme un cadeau. C’est ma philosophie de vie .
Un poème qui exprime la pensée de beaucoup, et qui donne des pistes. A nous de rebondir

Kim Thomas NGUYEN
Membre
19 septembre 2024 13 h 20 min

Face au Feu
Brulures des tentations
Enfin l’eau divine
Apaise l’Ame blessée

Kim Thomas NGUYEN

Thomas Corinne
Thomas Corinne
Invité
19 septembre 2024 11 h 58 min

Bonjour
Effectivement c’est un très beau poème
Mais quand les dettes sont là, on voudrait déjà qu’elle soit partie dans un lointain souvenir et ne pas y revenir dessus
Voir que la justice fait son travail afin que toute vérité soit révélé au grand jour et mal puni, l’injustice réparé

Bisous bonne journée avec douceur

Annick du Patys
Annick du Patys
Invité
19 septembre 2024 11 h 54 min

Mais de toutes façons, nos jours sont comptés.
Alors faisons tout cela et prions.

Johanne HAUBER--BIETH
Invité
19 septembre 2024 11 h 37 min

Magnifique poème en partage merci Jean Jean-Marie Audrain … Je partage… Illico

Chausson Maud
Chausson Maud
Invité
19 septembre 2024 11 h 27 min

Merci pour ce poème. Si mes jours étaient comptes. Et bien. Je suppose que je ferai ce que tu proposes. Je penserais sûrement en 1ier à mon fils. Ma famille et mes amis. Et j’essaierai de faire le plus de bien possible. Mon avenir n’est pas entre mes mains. Je laisse l’univers décider. De tout.

Isabelle
Isabelle
Invité
19 septembre 2024 10 h 57 min

Intéressante vision, merci