Restera-t-il assez ? Y aura-t-il assez ? – Arnaud Mattei

Restera-t-il assez de temps  

Pour t’envoyer un poème ?   

Y aura-t-il assez de vents     

Pour respirer ta bohème ?    

           

Restera-t-i assez d’instants  

Pour vénérer tes louanges ?

Y aura-t-il assez de moments           

Pour appeler les archanges ?          

           

La présence de ton manque 

Est manque de ta présence,

Le ménestrel saltimbanque,  

Au soir seul tire sa révérence !         

           

Plus une note de musique,   

Plus de gentils troubadours, 

Joyeux au son des tambours ,

Pour t’adresser une supplique !        

           

Restera-t-il assez de Dieux  

Pour croire encore au divin ?

Y aura-t-il assez de précieux

Pour pourchasser le malin ?

           

Restera-t-il assez d’égalités  

Pour esquisser un commun ?           

Y aura-t-il assez de libertés  

Pour s’envoler vers demain ?           

           

Au cuivré d’un soir d’automne,         

Au son d’un syrinx de roseau

Les chérubins ailés entonnent,         

La ballade rieuse des oiseaux !        

           

Le trouvère chante romance

A l’orphéon des espérances 

Et, l’aulos de Marsyas s’affole          

Au doux chant des rossignols !        

           

Restera-t-il assez de métal   

Pour forger notre espérance ?

Y aura-t-il assez de cristal    

Pour ciseler note existence ?

           

Restera-t-il assez d’images  

Pour réinventer notre futur ? 

Y aura-t-il assez de mirages 

Pour vivre cette aventure ?

           

Le feu aux flammes dorées  

Forge les notes de l’espoir,   

Gestes éternels du devoir,    

A l’enclume de fer martelés !

           

La lumière des scintillances 

Tombe du céleste en cascade.

En étincelle parée de brillance         

Les étoiles bonheur paradent !         

           

Restera-t-il assez de déesses          

Pour prier le céleste utopique ?        

Y aura-t-il assez de sagesses          

Pour suivre un avenir féerique ?      

           

Restera-t-il assez de raison  

Pour s’enchanter de sourires ?

Y aura-t-il assez de passions

Pour ce vertueux reconstruire ?                               

                                   

Arnaud Mattei, le 05 Avril 2021

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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8 Commentaires
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Pascale Jarmuzynski
Membre
9 avril 2021 9 h 42 min

Merci pour la douceur de vos mots ….

Anne Cailloux
Membre
7 avril 2021 14 h 15 min

De la douceur dans des questions qui reste dans le vent.
trés beau.

Lucienne Maville-Anku
Membre
6 avril 2021 19 h 36 min

Ce texte plein d’interrogations est magnifique. J’y sens quelque chose “d’exaltant”, de beau, de sublime. L’espoir, tel un soupir, en son cœur… On les lit ces vers qui vont crescendo,,,et font perdre le souffle d’émotions et soupirer tout à la fois. L’espoir est là. Merci, Arnaud.

Saber Lahmidi
Membre
6 avril 2021 5 h 12 min

Des questions qui se posent dans l’esprit de chaque personne ambitieuse. Merci pour ce joli poème.