mon âme est en peine et torturée,
le remord me ronge,
me poursuit sans cesse ni relâche.
Ma vie passée resurgit.
J’ai vécu sans penser,
sans me casser la tête,
ne regardant les autres
qu’à travers mon prisme.
Je n’ai pensé qu’à moi,
sans m’en rendre compte,
j’ai croisé des gens
sans que rien ne me touche vraiment.
Non, dans mon inconscience,
je ne me suis aperçu de rien,
me croyant toujours dans mon bon droit,
être parfait et sans tâches.
Longtemps, j’a vu le fétu de paille
dans l’œil de mes semblables
sans jamais m’apercevoir
de la poutre qui était parfois dans le mien.
Ma vie a passé comme un éclair,
comme dans une colonie de vacances.
Les autres devaient céder
car sinon, c’était eux dans l’erreur.
Je ne sais même pas si j’étais fautif,
car en tous cas certain dӐtre dans mon bon droit,
jamais de remise en question,
la peine que je pouvais causer, c’était de la faute de l’autre.
J’ai lâché tout le monde
car j’avais le choix,
pouvait prendre qui me convenait,
le rejeter quand cela ne me plaisait plus.
Maintenant, le temps a passé,
le temps a commencé à me laminer,
mon charme s’amenuise.
L’âge est là!
Mes yeux s’ouvrent!
je suis seul et ai du remords.
Le regard des gens a changé
et m’a mis face à moi-même!
J’ai du remord et il me ronge!
ma solitude n’est plus volontaire,
elle est devenue isolement,
les premières douleurs me surprennent.
J’ai raté beaucoup de choses,
alors que pour beaucoup d’entre elles,
j’ avais beaucoup plus d’atouts que d’autres;
mais j’ai folâtré tel une libellule.
Maintenant, pour la première fois,
je médite, me pose des questions,
alors qu’avant je fonçais tête baissée
en quête du plaisir sans contraintes.
je vois ma vie défiler comme un film qui passe,
mes erreurs cachées apparaissent;
le mal que j’ai parfois causé sans rien regarder,
c’était toujours la faute de l’autre.
Qui ne faute jamais, personne!
je ne suis pas différent des autres.
Je m’en aperçois maintenant, mais trop tard
Le remord me ronge!
Illustration; Nathalie La Muse
Texte :Eric de la Brume
le 20 février 2017