Dans moins d’un mois maintenant, je fêterai mon soixante-cinquième anniversaire. Si je ne savais pas la date de ma naissance, je ne le croirai pas ou du moins, j’aurai du mal à le croire. Les années ont passé tellement vite que je n’ai pas vu le temps s’écouler. Et pourtant, c’est un fait, elles sont derrière moi. Désormais.
Je suis donc née le 14 mars 1960 à 20 h 40 pour être plus précise. Ce jour là, un chanteur débutant sortait son premier 45 tours. Il s’agit bien sûr de Johnny. C’est un point commun que je possède avec lui et je ne m’en vante absolument pas. C’est un hasard, pas plus, même s’il était appelé également l’idole des jeunes et que ce nom d’idole est l’anagramme de mon premier prénom. De mon côté, je trouve cela amusant.
Je suis donc née en 1960 et j’ai encore aujourd’hui plein de nostalgie de toutes ces années qui ont suivi après. J’ai encore dans la tête des chansons de Sheila, Claude François, sans oublier Richard Anthony qui est, et qui le sera toujours, mon chanteur préféré et les autres qui ont bercé ma jeune enfance. Pour ce qui est des acteurs de cinéma, je n’ai là aucun souvenir pour la simple et bonne raison que je n’y suis jamais allée à l’époque. Ou alors, je ne m’en souviens pas. Pour ce qui est de la télévision, elle existait déjà et ne comptait qu’une seule chaîne. Il n’y avait pas encore la couleur et c’est en noir et blanc que je regardais les émissions consacrées aux enfants.
Mes années soixante, c’est également les images que mon frère aîné et moi trouvions dans le chocolat à croquer ou bien en poudre. On les avait souvent en plusieurs exemplaires et de ce fait, nous n’arrivions jamais à remplir entièrement les albums que l’on pouvait acheter en découpant le bon de commande sur les paquets. En évoquant cet épisode, je me revois en visite chez mes grands-parents maternels. Après leur avoir dit bonjour en les embrassant, je me précipite alors en courant pour monter l’escalier qui mène aux chambres du premier étage. Là, vivent mes deux arrières grands-mères. Elles sont déjà âgées et vêtues de noir. Je suis contente de les voir et je leur fais la bise également. Puis, toutes les deux, m’offrent ces fameux carrés de chocolat si durs à croquer pour mes dents de petite fille…
Mes jeunes années, ce sont aussi les jours où Maman et moi allions à la Caisse d’Allocations Familiales à pied. Maman me prenait alors par une main et de mon côté, je tenais une poupée par l’autre. Une fois arrivées sur place, je restais dehors pour jouer avec cette dernière pendant que Maman était à l’intérieur de l’organisme en question. Ces scènes ont beau être derrière moi aujourd’hui, je les revois comme si c’était hier. Je ferme les yeux et je revois alors cette petite fille marcher à côté de sa mère. Nous marchions toutes les deux d’un bon pas et je pense que c’est à partir de là que j’ai aimé ainsi me promener jusqu’à aujourd’hui.
En tapant cette dernière phrase sur le clavier de mon ordinateur, je pense aux sorties en forêt que nous faisions le dimanche. Quand le printemps était là, je cueillais alors mes fameux coucous que je trouvais à droite et à gauche dans les fossés, au hasard des chemins. Je me souviens d’une fois où j’ai trouvé un autre genre de fleurs que j’étais prête à ramasser quand Papa, d’un geste, m’en a empêché. Je n’ai pas compris pourquoi au début car je les trouvais très belles avec leurs longues grappes colorées. Il s’agissait de digitales et j’ai appris ce jour là que c’était des fleurs vénéneuses. Si je n’ai pas pu en faire un joli bouquet comme j’aurais aimé le faire, j’ai été consolée quand Papa m’a dit qu’elles étaient utilisées pour traiter certaines maladies cardiaques.
Une image qui est restée dans ma mémoire également c’est celle des passages à niveau si caractéristiques dans ces années soixante. Un à un, ils ont disparu et ont été remplacé par d’autres que je trouve moins beaux, plus ordinaires à mes yeux. Il m’arrive de temps à autre de les retrouver dans des vieux films et alors la nostalgie me reprend. Comme celle où j’ai évoqué dans ce nouvel épisode de ma vie quelques événements qui ont marqué ma jeunesse…
Dans moins d’un mois maintenant, je soufflerai mes soixante-cinq bougies. Déjà ! La petite fille aux couettes a grandi depuis et aujourd’hui, elle est devenue mamie. Elle n’a que deux petits-enfants, deux petits garçons. Sans paraître égoïste, elle aurait aimé avoir aussi une petite-fille pour tenter d’apercevoir en elle quelques attitudes, quelques gestes qu’elle avait elle aussi enfant…
Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés.
Merci Odile pour ce que j’appelle tout comme Brahim une tranche de vie que je qualifierais d’émouvante !
“Souvenirs, souvenirs” ! Comme chantait un artiste ! Merci, Odile, pour le partage de cette tranche de vie à laquelle on ne peut rester insensible !
Je me suis plu à lire ce beau texte autobiographique.
Merci pour ce partage.
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En effet, si vite passent les années de nos vies. On voit ceux-ci défiler, et l’on se voir mûrir.
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Puisse la sagesse continuer à être un de vos traits distinctifs, avec ce bel esprit noble qui vous anime.
🪶C’est aussi mon souhait, dont je fais un sujet de prière, alors que le jour de mes soixante ans révolus chevauche vers moi.
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Pensées chèrement poétiques à vous en attendant de vous relire et…de vous souhaiter le moment venu un bel anniversaire unique et joyeux. 🌈
Que de bons souvenirs en effets ma chère Odile et qu’il est bon de vous lire et de se remémorer ces moments merveilleux qui restent à jamais gravés dans nos esprits.
J’ai passé un très agréable moment de lecture avec une grande émotion.
Merci pour ce partage à partager.
Amitiés
Alain