Quand mes jours s’assombriront
que je n’aurais plus la vision
de faire courir mes mots sur des feuilles blanches
de poser mes idées, mes attentes, mes envies…
que je me souviendrais plus de ce qu’était ma vie
Quand les corbeaux viendront au-dessus de ma maison
que je ne reconnaîtrais plus personne
que mes enfants m’appelleront papa, dans le vide
lorsque je ne serais plus maître de moi
de mes gestes, de ma pensée….
lorsque je sombrerais lentement dans la folie
en glissant dans l’état végétatif
en retombant en enfance ici-bas comme bon nombre
Quand je serais devenu incapable de marcher
avec les limites comme un escalier
que je serais réduit à un fauteuil roulant
il ne restera de moi que des images jaunies
par le temps qui court sans s’arrêter comme un tgv
sur des rails comme l’a été ma vie
sans oser même un peu dériver
Alors viendra le moment de me laisser partir
laisser tout comme l’a fait mon père
en sachant que rien ne sert de tout prendre
rien ne sert d’entasser à la banque
rien ne sert d’être rapiat, possesseur
un jour ou l’autre on rend tout
je dirait simplement profitez de la vie
où vous n’avez le droit qu’à un seul passage