promenades diffuses
je promène ouvertement mon sang dans les couloirs
de l’hôpital nommé Roumanie.
les médecins fuient, terrifiés par la fureur des pierres contenues
dans les larmes,
celles qui s’effondrent dans l’enfer
en comptant jusqu’à la première audition.
elles reviennent ensuite avec des soldes d’automne,
en sifflant les feuilles par la douleur du monde démolies.
quelle avalanche de douleur recouvre la nuit,
mais aussi le jour où les fleurs fleurissent à Floreasca !
la poésie a été transportée ici, à l’hôpital,
par le premier poète oublié,
qui avait une immense nostalgie à la place du cœur.
les médecins n’ont pas réussi à l’extirper
et il est resté mi-triste mi-ébahi.
mon sang l’a rencontré —
ils se sont statufiés ensemble
dans la salle ambulatoire fraîchement repeinte.
le bonheur n’est pas à la portée de n’importe qui.
des saints sans le sou font la manche en marge du pays —
devant l’obscurité,
derrière l’obscurité,
la lumière ne pousse qu’à la verticale.
sur mon ordonnance,
le docteur Plugaru Gheorghe a écrit :
reste collé à elle,
c’est elle l’opération qui dépasse l’éclair.
c’est étrange et intéressant. je regardais un jour le travail de peintre de max jacob. Il faisait des tableaux de monument sans fenêtres et sans portes. est-ce que la Roumanie à le coeur fermé? est-ce dans ces mots un asile ou un hôpital classique? toujours est-il que cela revient à cette phrase du rap ” je vis dans un asile à ciel ouvert” mais je ne sais plus de qui c’est.
Malgré qu’il s’agit d’une traduction de texte, il serait certainement judicieux d’appliquer la ponctuation et la mise en page, pour un rendu plus agréable à l’œil et à la lecture…c’est mon humble avis…merci pour vos partages Gabrielle.
Alain