Et la nuit, il se demande ce qu’il lui reste
une fine pluie berce la terrasse de bois, il est assis
Devant la baie vitrée, il regarde l’obscurité
fendue de la lumière des néons qui veillent,
un grand papillon de nuit court sur la vitre,
vole, percute le plafond et il continue attiré par la lumière
La lune n’est pas entière et scintille sous les nuages hauts,
Comme il se fait tard, il va se coucher son cœur le démange
Il songe à la fille d’hier soir et à son tendre sourire
Il ne peut s’empêcher d’y penser comme si elle était là
Derrière la porte de la chambre à attendre qu’il entre
Le couloir est morne et la lumière de veille s’allume
Personne ne se lève quand il tourne la clé et referme
Il est parfaitement seul et il l’entend battre en lui,
Cette sensation que c’est bien fini, qu’il ne la verra plus.
C’est une nuit très triste parce qu’elle se teinte d’adieu,
Il lit au lit son livre de chevet machinalement
Sans même penser à ce qui est dit, il pioche Espoir avec dépit
Mais l’espoir aussi est éteint et il reste seul là dans le noir
Cherchant le sommeil qu’il mérite mais qu’il ne trouve pas
Comme elle qu’il ne retrouvera jamais, il le sait, il le souhaite
jamais plus – non jamais plus il ne veut aimer comme ça
Et une voix l’entraine “jouons un peu encore veux-tu?”
Mais c’est dit plus doucement et tristement qu’une épée tombée
Oui le sort est rompu, le champion vaincu il s’endort, espère, tombe.